Les bons d’État à un an sont là pour rester

JEAN DEBOUTTE. ©  D.TELEMANS
Ilse De Witte Journaliste chez Trends Magazine

En septembre, l’Agence de la dette n’émettra que des bons d’État à un an. C’est la première, mais certainement pas dernière fois que des bons d’État avec une échéance aussi courte seront émis.

L’idée d’un bon d’État à un an est née dans le bureau du ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V). Il cherchait un moyen de secouer les banques pour qu’elles offrent aux clients des taux d’intérêt plus élevés sur les livrets d’épargne.

Il existe pourtant un gentlemen’s agreement entre l’Agence de la dette et les 12 banques qui distribuent les bons d’épargne de l’Etat pour ne pas les concurrencer en lançant de nouveaux produits ou en augmentant les taux d’intérêt.

JEAN DEBOUTTE (Directeur de l’Agence de la dette): “Il est stipulé dans les contrats des banques de détail qu’elles ne sont pas autorisées à augmenter les taux d’intérêt de leurs bons de caisse pendant la période de souscription. D’une manière générale, d’ailleurs, nous attendons des établissements qu’ils soient loyaux dans l’exécution du contrat qu’ils ont accepté.”

“Les réactions des banques à cette émission sont positives. En raison de l’échéance courte et de l’avantage fiscal, l’intérêt des clients est grand. Les banques entament des discussions avec les clients au sujet des bons d’État, qui seront conservés sur un compte-titres à la banque. Le pas vers d’autres investissements sera donc moins grand”.

Pourquoi n’avoir pas rendu le compte e-DEPO de la Caisse des Dépôts et Consignations plus concurrentiel ? L’argent de ces comptes ne vous revient-il pas aussi ?

“La majeure partie de l’argent de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) aboutit en effet chez nous. Mais il y a des exceptions. Par exemple, la CDC a accordé un prêt d’urgence après les inondations en Wallonie. L’Agence de la dette estime en outre qu’il est préférable que les pouvoirs publics ne proposent pas de comptes d’épargne ou de produits similaires. En effet, l’argent peut être retiré à tout moment d’un tel compte et la gestion de cet argent comporte des risques importants. Nous ne sommes pas équipés pour cela. Les banques gèrent bien ces risques et ont l’habitude d’y faire face”.

En septembre, les épargnants ne pourront opter que pour un bon d’État à un an. Qu’en sera-t-il en décembre ? Car le gouvernement a approuvé le précompte mobilier réduit pour la période de septembre à décembre.

“Il est trop tôt pour le dire. Nous ne savons pas encore ce que nous ferons en décembre.”

Si l’avantage fiscal disparaît, le bon d’un an de l’État disparaîtra-t-il également ?

“Nous avons créé cet outil. Il restera dans notre boîte à outils et nous pourrons certainement l’utiliser à l’avenir.”

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