Les aides au pouvoir d’achat ralentissent l’indexation et plombent les ménages moyens
Les mesures de compensation du gouvernement pour faire face à la hausse des prix de l’énergie dégradent la situation des ménages moyens; ceux-ci se seraient trouvés en meilleure posture en l’absence de mesures, selon des chercheurs de l’université de Louvain (KU Leuven). Ces mécanismes ont en effet pour effet que l’indexation salariale et les allocations sociales augmentent moins vite.
Pour faire face à la hausse des prix de l’énergie, le gouvernement fédéral a pris des mesures au cours des mois passés, en introduisant par exemple des primes et des chèques, de sorte que la facture reste soutenable pour les ménages. Or, l’indexation automatique des salaires et des allocations sociales vise elle à compenser structurellement la perte du pouvoir d’achat.
Dans leur étude, les chercheurs louvanistes se sont penchés pour la première fois sur l’interaction entre l’indexation et les mesures énergétiques supplémentaires. Ils prennent donc en compte toutes les mesures prises par le gouvernement depuis que la crise énergétique s’est fait ressentir.
Il semble en définitive que ces mesures ralentissent l’indexation. Alors que ces compensations visent à alléger la facture d’énergie, elles influencent aussi l’indice santé, qui sert au calcul de l’indexation des salaires qui s’en retrouve moins conséquente. Ce qui engendre une indexation des salaires moins forte et des allocations moins élevées que si aucune mesure n’avait été prise.
En moyenne, les ménages se retrouvent dans une moins bonne posture, à cause des mesures prises, que sans intervention, ressort-il de l’étude réalisée par les universitaires. Principalement parce que les revenus moyens et élevés perdent davantage en raison d’une indexation plus faible que ce qu’ils gagnent grâce aux mesures de compensation.
A l’inverse, l’effet est bien positif pour les 10% des revenus les plus bas: ces mesures font en sorte que l’indexation plus faible soit compensées dans leur cas par les mesures de soutien. Comme ils disposent de revenus moins élevés, l’effet d’une indexation plus basse en termes absolus est moins importante que l’octroi de primes ou chèques.