Ralentissement : l’économie wallonne résiste et souffre moins qu’ailleurs en Europe

Wallonie puzzle
© Getty Images

L’économie en Wallonie fait face au refroidissement du climat international, mais tient le coup, ressort-il d’un nouveau rapport publié mercredi par l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (Iweps).

En guise de contexte, l’Iweps dresse le portrait de l’état de l’économie en cette fin d’année : “Les espoirs de reprise vigoureuse du commerce mondial se sont évanouis ces derniers mois avec les nouvelles difficultés de l’économie chinoise et le ralentissement imminent de l’économie américaine. Aux États-Unis, comme en Europe, l’apaisement des tensions sur les prix s’avère plus graduel que prévu. Dès lors la politique monétaire devrait demeurer restrictive plus longtemps qu’anticipé précédemment, pénalisant la confiance et les conditions de financement des entreprises et des ménages au cours des prochains trimestres.”

Le ton est donné, le ralentissement est au rendez-vous sur la scène mondiale. La zone euro devrait par exemple connaître un taux de croissance de 0,7%, selon les dernières estimations du FMI (revues à la baisse). Ce qui impacte bien sûr la Wallonie. Les exportations sont en contraction cette année, note l’Iweps dans son rapport.

Demande intérieure : la force de la machine économique wallonne

“Toutefois, la Wallonie et la Belgique se singularisent dans le paysage européen par le soutien plus consistant de la demande intérieure à l’activité économique. Particulièrement résiliente, la consommation privée bénéficie de la préservation globale des revenus en raison d’une épargne encore élevée, de la confiance en progrès et des indexations intervenues au moment où l’inflation était déjà en baisse. De plus, l’investissement a également démontré une résilience certaine”, analyse l’Iweps, soulignant l’impact positif du plan de relance.

Résultat : l’économie wallonne tient bon. Sur 2023, l’Iweps s’attend à un taux de croissance de 1,1%. Pour l’année prochaine, le PIB devrait même croître de 1,3%. C’est moins que les 4,2% de l’année dernière, lorsque la relance post-covid était encore en marche, mais c’est toujours plus que les chiffres européens, tirés par le bas par l’Allemagne notamment. Après les 0,7% en 2023, le FMI s’attend à ce que la zone euro voit son PIB augmenter de 1,2% l’année prochaine.

Ce qui est une bonne nouvelle pour le marché de l’emploi : cette année, tout comme en 2024, 11.000 emplois devraient être créés dans le sud du pays. Soit une croissance de 0,8% par an. Selon l’Iweps, ce sont alors surtout le chômage des jeunes et des demandeurs d’emploi qui le sont à courte durée qui diminuera. Ce ne serait pas le cas du taux de chômage des demandeurs d’emploi de longue durée. L’institut note d’ailleurs que le marché de l’emploi reste tendu, avec beaucoup de postes vacants.

Amélioration de la conjoncture en 2024 ?

Est-ce que cela ira mieux l’année prochaine ? C’est la grande question que se posent de nombreux économistes. Pour l’Iweps, c’est l’évolution de l’inflation, et surtout des prix de l’énergie, qui décidera si reprise il y aura. L’institut wallon n’est pas le seul à se poser des questions. Le gouverneur de la Banque nationale de Belgique, Pierre Wunsch, estime qu’il y a des risques que le cours du pétrole puisse faire reporter l’inflation (et appeler une nouvelle hausse des taux).

Mais l’Iwpes se veut pourtant optimiste, pour l’année prochaine : avec une reprise (attendue) de la consommation en Europe, il y aura une “amélioration progressive des débouchés des entreprises wallonnes”. Les exportations repartiraient alors à la hausse, “graduellement”, grâce aussi à une amélioration des perspectives en Chine et aux Etats-Unis.

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