Le PS est-il le parti des inactifs ?

Paul Magnette 1er mai
Paul Magnette
Baptiste Lambert

Alors que Paul Magnette a fait de la valeur “travail” l’un des principaux axes de sa campagne électorale, une longue analyse publiée par Le Soir semble montrer que c’est au sein des électeurs du Parti socialiste que l’on compte le plus d’inactifs. Loin devant le PTB.

“Le PS est de loin le parti qui a le plus grand nombre d’électeurs inactifs”, écrit Le Soir, qui base son constat sur plusieurs études émanant de l’ULB, d’EOS RepResent et du Grand Baromètre Ipsos. Et c’est surtout vrai, hors retraités et étudiants. On parle donc des bénéficiaires d’un revenu d’insertion ou d’une assurance maladie invalidité. Le Soir prend également en compte les bénéficiaires d’une allocation de chômage.

Pour le reste, l’électeur typique du PS serait un baby-boomeur, âgé entre 50 et 65 ans, n’ayant obtenu au maximum que son diplôme du primaire ou du secondaire. Il est plutôt issu du Hainaut et il aurait une tendance à vouloir que la Région wallonne joue un plus grand rôle que le fédéral.

Plus intéressant encore, c’est la comparaison avec l’électeur type du PTB. Plutôt actif, ouvrier, entre 30 et 55 ans, issu de l’enseignement secondaire technique et du sillon Sambre et Meuse, réparti entre Liège, Namur et le Hainaut. L’électeur du PTB est le plus en colère contre la démocratie et les gouvernements.

L’œuf ou la poule ?

Il n’en fallait pas plus pour faire sortir du bois le président du MR, Georges-Louis Bouchez, qui voit dans cette analyse le parfait argument pour alimenter sa thèse sur la cause du mal wallon et bruxellois : le Parti socialiste. “Voilà pourquoi la Wallonie et Bruxelles ont plus de demandeurs d’emploi que la Flandre. Le PS alimente sa rente de situation…”, a jeté GLB sur X.

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C’est la fameuse histoire de l’œuf ou la poule. Le Hainaut est-il une province pauvre parce qu’il est gouverné par la gauche ou est-il une province gouvernée par la gauche parce que pauvre ? C’est une question à laquelle il est quasiment impossible de répondre.

Mais dans notre analyse sur le Brabant wallon, “Exceptionnel Brabant wallon“, parue ce jeudi dans le magazine Trends-Tendances, on montre que bien d’autres facteurs que la couleur politique sont en jeu, plus palpables et quantifiables. Dans le cas du Brabant wallon, trois facteurs clés expliquent la plus forte croissance du PIB par habitant de toute l’Europe occidentale, depuis 1996 : Louvain-La-Neuve, GSK et la proximité avec Bruxelles.

Et les autres ?

En poursuivant la lecture de l’analyse du Soir, on constate que l’électeur type du MR est d’un âge moyen (Bruxelles) ou d’un âge supérieur (Wallonie), plutôt diplômé du supérieur, employé ou indépendant, et qui séjourne dans le Brabant wallon. L’électeur du MR est plutôt un optimiste.

L’électeur type d’Ecolo est jeune, très diplômé, étudiant, cadre ou, plus étonnamment, indépendant, résidant dans un environnement urbain. L’électeur écologiste apporte beaucoup d’importance à la démocratie participative.

Chez Les Engagés, on est plutôt d’un âge moyen, c’est assez surprenant que pour être souligné. Le mouvement semble prendre une nouvelle cure de jouvence, et c’est aussi vrai dans les sondages. Pour le reste, il est issu de tous les niveaux d’enseignement, il est cadre, employé ou retraité, habitant le Luxembourg, son bastion, mais aussi Namur et le Brabant wallon. L’Engagé type semble également être le plus écologiste des non-écolos.

Enfin, chez DéFI, on est plutôt vieux, plus de 55 ans, diplômé du secondaire ou supérieur, désormais retraité, issu de la capitale. En Wallonie, DéFI est vu comme un vote… protestataire, à l’instar d’un électeur du PTB, même si c’est dans une moindre mesure.

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