SCAF, c’est le programme d’avion de chasse européen du futur. Il est actuellement composé de trois partenaires – la France, l’Allemagne et l’Espagne- avec la Belgique assise sur un strapontin d’observateur. Le gouvernement a confirmé la volonté belge de devenir partenaire à part entière. Mais à Paris, on estime fort de café les prétentions belges alors que le pays vient de décider d’acheter à nouveau des F35 américains.
« Si la Belgique renonce à l’idée d’acheter des F-35, elle sera la bienvenue, sinon, cela reviendrait vraiment à se moquer de nous », a déclaré ce mercredi Eric Trappier, le CEO de Dassault Aviation, en parlant du programme SCAF, qui est le projet du nouvel avion de chasse européen qui devrait être prêt en 2040.
Ce n’est pas la première fois que le patron de Dassault, le fabriquant du Rafale, menace d’exclure la Belgique des programmes visant à créer le futur avion de chasse. Lors d’une audition parlementaire en France, le patron de Dassault Aviation avait soutenu que le projet SCAR ne devait comprendre que trois pays : la France, l’Allemagne et l’Espagne. « Je pense qu’il faut nous en tenir à ce sur quoi nous nous sommes engagés, ce qui n’est déjà pas facile. Nous devons réaliser la phase 1B à trois. J’espère que nous poursuivrons avec la phase 2 (celle qui doit normalement débuter en 2026, NDLR), qui permettra de faire voler le futur avion, toujours à trois. Si on veut élargir la coopération, les discussions seront plus longues. Je rappelle que nous, Français, nous ne représentons plus qu’un tiers de ce projet. Je crains qu’aller plus loin ne se traduise par une perte de compétences utiles ».
Budget belge déjà alloué
La décision prise vendredi par le gouvernement de Bart De Wever d’acheter onze F35 supplémentaires a conforté Eric Trappier dans cette vision. Et cela même si dans son plan de vision stratégique pour la défense, le gouvernement a affirmé vouloir de passer du rôle d’observateur à celui de partenaire stratégique dans le programme SCAF et de participer ainsi à la nouvelle phase de développement de l’avion européen pour la période 2026-2030. Un budget de 300 millions a d’ailleurs été alloué par la Défense pour ce projet.