Le parc auto belge émet plus de CO2 qu’en 1990

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Philippe Defeyt profite du Salon de l’Auto pour faire les comptes environnementaux de la voiture en Belgique. Chaque voiture du parc pollue moins qu’hier, mais comme il y a plus de voitures, l’émission globale de CO2 a augmenté.

L’économiste Ecolo Philippe Defeyt participe à sa manière à la fête de la voiture que constitue le Salon de l’Auto (du 16 au 26 janvier). Il signe à l’Institut pour un Développement Durable une note qui fait le bilan environnemental de l’automobile en Belgique, sous le titre “Comptes de la folie (auto)routière”. Encore 10% d’émissions de CO2 à gagner Le document estime que les émissions totales de CO2 du parc automobile étaient plus élevées en 2012 qu’en 1990, année prise en compte par le Protocole de Kyoto. “Il faudrait encore baisser les émissions totales de 10% (au moins) pour les ramener au niveau de 1990” écrit Philippe Defeyt.

Cela peut paraître contradictoire car les constructeurs ont fortement réduit les émissions. Le rapport indique qu’elles sont passées en moyenne, pour le parc, de 200 à 170 grammes de CO2 par km et par voiture entre 2000 et 2012. Le vrai bilan consiste à évaluer la totalité des émissions du parc, et là le gain disparaît. Il est largement compensé par la croissance du nombre de véhicules (3,8 millions environ en 1990 à presque 5,4 millions en 2012) et celle, plus marginale, du kilométrage moyen parcouru.

Vers une stabilisation historique du trafic ? Les conclusions de la note ne sont pas aussi agressives que ne le laisse penser son titre (“Comptes de la folie auto(routière)”). Le document met aussi largement en avant les gains dans les émissions, et la stabilisation du trafic. La croissance de la mobilité automobile n’est plus si forte. Le nombre moyen de kilomètres parcourus par voiture a reculé à partir de 2004, après une grimpette ininterrompue (11.000 km en 1970, 16.000 km en 2004, 15.400 en 2012). Cette donnée, combinée à une progression plus lente du parc, débouche sur un total de kilomètres parcourus stabilisé à 82 milliards de kilomètres, qui n’a pas bougé entre 2011 et 2010.

“A ce stade, il est difficile de faire la part des choses entre les effets de la crise sur la mobilité et d’éventuels changements plus durables des comportements” observe Philippe Defeyt dans ses commentaires. Les précédentes crises dans les dernières décennies du XXème siècle n’avaient connu aucune période de stabilisation comparable.

Robert van Apeldoorn

L’Institut pour un Développement Durable est une asbl fondée en 1996 qui réunit des chercheurs et des intellectuels dans diverses disciplines (démographie, économie, sociologie,…).

Depuis 2003, il constitue le centre de recherche des Amis de la Terre Belgique. Philippe Defeyt en est administrateur.

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