Le CST a épargné à la France, à l’Italie et à l’Allemagne de nombreuses admissions dans les hôpitaux, ainsi que de nombreux décès

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Daan Killemaes Economiste en chef de Trends Magazine (NL)

Les certificats Covid ont fait leurs preuves en France, en Italie et en Allemagne, a calculé le groupe de réflexion Bruegel dans une étude publiée récemment.

Les certificats Covid, connus en Belgique sous le nom de Covid Safe Ticket (CST), ont été créés pour limiter la transmission du virus. “Mais la plus grande contribution de ces certificats covid réside dans l’augmentation de la couverture vaccinale”, soulignent les auteurs de l’étude. “Maintenant que les vaccins sont disponibles en suffisance, la couverture vaccinale est, dans de nombreuses régions du monde, principalement freinée par les personnes qui refusent de se faire vacciner. L’impact des certificats covid sur la couverture vaccinale, les taux d’hospitalisation et l’économie n’a pas encore été étudié.”

En juin 2021, l’Union européenne a introduit le certificat covid afin de permettre les voyages au sein de l’UE. De nombreux pays, dont la Belgique, ont également déployé les certificats dans le but d’un usage domestique, autorisant uniquement les personnes, qui peuvent prouver une vaccination suffisante à entrer dans les lieux publics, le secteur de l’horeca ou tout autre lieu de rassemblement. Le certificat covid exerce donc une pression douce sur les Belges pour qu’ils se fassent vacciner.

Le groupe de réflexion Bruegel a donc examiné, en France, en Italie et en Allemagne, ce que l’introduction de ces certificats covid, à l’été 2021, signifiait pour la couverture vaccinale, et donc pour la santé publique et l’économie. “En France, la couverture vaccinale a augmenté de 13% au second semestre 2021 grâce à l’utilisation des certificats covid. En Italie, cette augmentation est de 9,7% et en Allemagne de 6,2%”, a calculé Bruegel.

La couverture vaccinale a donc été fortement stimulée dans ces trois pays, ce qui s’est également traduit par une diminution du nombre d’hospitalisations, d’admissions en unité de soins intensifs et de décès. “En France, nous estimons le nombre d’hospitalisations évitées à 32.065 et le nombre de décès à 3.979. En Allemagne, on estime ce nombre à 1.133 décès et en Italie 1.331 décès ont pu être évités”, ont déclaré les auteurs. “L’effet positif d’une couverture vaccinale plus élevée augmente également avec le temps. Ainsi au cours de la dernière semaine de 2021, le nombre d’admissions à l’hôpital en France aurait été supérieur de 46 %.”

Grâce à l’augmentation du taux de vaccination, de nombreuses admissions en soins intensifs ont également été évitées, ce qui est très important, car la capacité des soins intensifs est une ligne rouge à ne pas dépasser dans de nombreux pays. “Fin 2021, on comptait 52 personnes par millions d’habitants en réanimation en France. Sans l’introduction des certificats covid, ce nombre aurait été de 76. La France a ainsi écarté le risque d’une surcharge des soins intensifs, surcharge qui, par le passé, avait conduit à un confinement. En Allemagne, l’augmentation de la couverture vaccinale a été insuffisante pour pouvoir empêcher une forte mobilisation des unités de soins intensifs. En Italie, la pression en soins intensifs serait restée suffisamment faible même sans l’application du certificat covid”, conclut Bruegel.

Limitation des dégâts pour l’économie

L’introduction de certificats covid a également limité les dommages économiques de la pandémie dans les pays étudiés. Les dommages sont moindres parce que la liberté de mouvement des personnes, possédant un certificat, est plus grande, et parce que la circulation plus faible du virus permet au gouvernement de prendre moins de mesures restrictives. “Sans l’introduction des certificats covid, le produit intérieur brut (PIB) de la France serait en baisse de 0,6 % à la fin de 2021, ce qui représente une perte de 6 milliards d’euros. En Allemagne et en Italie, une perte de bien-être de 0,3 et 0,5% a ainsi été évitée”, a calculé Bruegel.

Le think tank n’a pas fait cet exercice pour la Belgique. Dans ce cas, l’introduction de la CST peut avoir eu un impact positif moindre sur la santé publique et l’économie grâce à un important appel à la vaccination de la population. Il est certain qu’en Flandre, une grande partie de la population a été vaccinée, CST ou pas CST. En Wallonie, et certainement aussi à Bruxelles, la couverture vaccinale est à la traîne, de sorte que l’approche coercitive douce du CST peut continuer à être justifiée pour augmenter la couverture vaccinale.

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