L’ajustement du budget de la FWB : après le catastrophisme, le report des décisions douloureuses

Elisabeth Degryse, lors de la présentation des lignes directrices du conclave budgétaire relatif à l'ajustement du budget pour l'année 2025 - Belga Image
Baptiste Lambert

Hier, au Parlement, la ministre-présidente de Fédération Wallonie-Bruxelles, Elizabeth Degryse (LE), a présenté l’ajustement du budget 2025. Finalement, les économies supplémentaires à réaliser sont fortement réduites. Pour le moment. L’opposition ne comprend pas la communication du gouvernement.

Joue-t-on à se faire peur en FWB ? Il y a trois semaines, Elisabeth Degryse avait annoncé un dérapage de 336 millions d’euros par rapport au budget initial pour 2025, ce qui nécessitait de nouvelles économies à réaliser. Pour finir, ce dérapage n’est “que” de 198 millions d’euros. La ministre-présidente qui est en charge du Budget a indiqué un déficit de 1,485 milliard d’euros sur un budget de 15 milliards, lundi, en commission du Parlement.

Indexation reportée

La raison de cette modeste embellie ? L’amélioration de la conjoncture, avec des prévisions d’inflation moins importantes que prévu par le Bureau du Plan, ce qui reporte à janvier 2026 la prochaine indexation du salaire des enseignants et du personnel administratif. Or, la moitié du budget total de la Fédération sert à payer les salaires des enseignants.

En outre, la mesure décidée par le gouvernement fédéral qui vise à décaler d’un mois le paiement de cette indexation, de 2 à 3 mois après le dépassement de l’indice pivot, touchera également les 120.000 enseignants de la FWB. En tout, ces deux mesures remettent 55 millions d’euros dans les caisses.

Ensuite, des dépenses reportées et une meilleure répartition de celles-ci conduisent à trouver 47 millions d’euros supplémentaires.

Des économies supplémentaires

Le secteur craignait de nouvelles mesures d’austérité. Ce n’est pas la déferlante annoncée, mais un certain nombre d’économies persistent pour un montant de 25 millions d’euros. Elles toucheront principalement l’enseignement (14 millions d’euros) et la culture (3 millions d’euros). À savoir 6,5 millions d’euros de subsides reportés, 5 millions d’économies dans les frais de fonctionnement des écoles (WBE), une coupe de 3,5 millions dans le budget de l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance), ou encore 1 million d’euros dans le budget de WBI, le bras international de la FWB.

Elisabeth Degryse y ajoute pour 7,7 millions d’euros de politiques nouvelles. Notamment pour soutenir les directeurs qui disposent de classes dans le fondamental ou encore le renforcement de la lutte contre les violences sexuelles dans l’enseignement supérieur.

Un effort reporté à plus tard

Du côté de l’opposition, on ne comprend pas vraiment la communication du gouvernement de la FWB, qui basculait dans le “catastrophisme”, il y a à peine quelques semaines, pour finalement adopter des mesures d’économies limitées.

A-t-on fait peur à tout un secteur pour rien ? Dans les faits, les grosses difficultés sont simplement reportées à plus tard, lors du prochain exercice budgétaire. Elisabeth Degryse l’a reconnu en qualifiant l’exercice 2026 de “plus difficile de la législature”. L’opposition l’a bien compris, mais pointe du doigt la communication “illisible” du gouvernement.

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