La voiture de société, Vincent Van Peteghem et ses recettes électorales
Après les épargnants, c’est au tour des automobilistes de bénéficier des cadeaux fiscaux de notre grand argentier, lequel fait ainsi encore un peu plus oublier l’échec de sa réforme fiscale… à trois mois des élections.
Les utilisateurs de voitures thermiques peuvent pousser un ouf de soulagement. Les 7 partis de la majorité fédérale sont tombés d’accord, une fois de plus au bout de la nuit, pour revoir le système de taxation des voitures de société afin d’éviter de pénaliser fortement ceux qui roulent avec une voiture à moteur thermique.
Merci Vincent Van Peteghem ! Notre grand argentier a en effet réussi à convaincre ses partenaires de la coalition, de revoir la méthode de calcul de l’avantage de toute nature sur lequel sont imposés les conducteurs de véhicules de société fonctionnant encore à l’essence ou au diesel. En raison du succès croissant des voitures électriques, la taxation de cet avantage pour les voitures les plus polluantes risquait d’augmenter de manière substantielle en 2024 : jusqu’à 25 % pour certains modèles.
Marketing politique
Quiconque possède encore une voiture de société fonctionnant à l’essence ou au diesel paiera donc cette année à peine quelques euros d’impôts de plus par mois pour son usage privé qu’en 2023. Sans le cadeau de la Vivaldi, la ponction supplémentaire se serait élevée à plusieurs dizaines d’euros par mois en 2024. Tout bénéfice pour nombre d’employés et de cadres au salaire complété par une voiture de société. Tout bénéfice aussi la Vivaldi et pour notre grand argentier.
Si la solution trouvée a de quoi interpeller en matière de cohérence sur le plan de la politique environnementale de l’équipe De Croo, elle est en effet nettement plus compréhensible sur le plan du marketing politique. Un marketing politique auquel sont rompus depuis longtemps nos gouvernements successifs. Accorder des cadeaux fiscaux pour “acheter” des voix : on connaît la ritournelle. Car le grand gagnant de cette séquence sur la voiture de société, c’est bien le ministre des Finances lui-même.
Après être venu en aide aux épargnants en lançant un bon d’Etat assorti d’un précompte mobilier réduit, voilà que Vincent Van Peteghem vole au secours du pouvoir d’achat de dizaines de milliers de contribuables qui roulent avec une voiture mise à disposition par leur employeur. De quoi se refaire encore un peu plus une virginité politique après le flop monumental de la réforme fiscale, qui comme on le sait n’aura finalement pas lieu sous cette législature. A quatre mois des élections, il ne reste plus maintenant qu’à utiliser la même recette électorale pour calmer les agriculteurs en colère… avant un nouveau bon d’Etat à un an bis en mars prochain.
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