La réponse européenne à l’Inflation Reduction Act est-elle trop timide?

Industrie automobile
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Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

La Commission européenne a dévoilé son Net-Zero Industrial Act, il semble insuffisant pour répondre à l’Inflation Reduction Act américain, bien plus généreux en aides pour l’industrie verte. Il attire déjà pas mal d’entreprises européennes.

Plusieurs groupes européens, dont Volkswagen, sont attirés par les aides mises en place par les États-Unis pour encourager les investissements dans les technologies vertes, comme les usines de batteries pour voitures électriques, les éoliennes. La réponse européenne qui vient de tomber, le Net Zero Industrial Act, vise à produire 40% des éléments pour les technologies vertes en Europe d’ici 2030.

Moins de règles, mais peu de sous

Cet ensemble de mesures comprend une simplification administrative au bénéfice des projets verts, l’accélération de la capture de CO2 en augmentant la capacité de stockage, la création de Net-Zero Industrial Academies pour la formation.

Pour l’ONG Transport&Environment, cette réponse à l’IRA (Inflation Reduction Act) américain est intéressante, mais bien trop timide. « L’UE devrait fournir des aides financières pour augmenter la production rapidement. Alors que les conditions des aides nationales ont été relaxées (non limitées par les mesures de protection de la libre concurrence européenne NDLR), il manque un plan européen de financement pour le climat » indique Transport&Environment.

Le secteur des énergies vertes émet la même critique. Jules Besnainou, directeur du lobby Cleantech for Europe, dit au Financial Times que le Net-Zero Industrial Act « manque de clarté et de financement pour rivaliser avec l’Inflation Reduction Act ».

Les USA ont mis en place une batterie de mesures financières, comme des subsides ou des crédits d’impôt pour attirer des entreprises, et pris des mesures limitant les primes aux particuliers au made in America, notamment pour les véhicules électriques. Ils annoncent 369 milliards de dollars d’aides. Plusieurs projets européens d’usines de batteries ont été suspendus et risquent de déménager aux USA.

Préserver les matériaux critiques

Le  dispositif européen se base plutôt sur des aides nationales, ce qui privilégie les pays les plus riches. Elle sape les bases du marché unique européen, qui est fondé sur la prohibition des subsides pour ne pas freiner la concurrence, or cette limitation est levée dans le contexte du Net-Zero Industrial Act.

Toutefois, l’ONG salue le Critical Raw Materials Act annoncé au même moment, qui vise à augmenter la part des matières premières stratégiques pour les technologies vertes, comme le lithium, et leur traitement. Le draft de la décision prévoit qu’au moins 40% des matériaux stratégiques soient traités en Europe d’ici 2030. Transport&Environment estime qu’il y aurait même moyen de dépasser les 50%, notamment avec le levier du recyclage des métaux.

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