“La réforme des retraites demandée par l’Europe a été proposée et approuvée par la Belgique elle-même”

Daan Killemaes Economiste en chef de Trends Magazine (NL)

La Belgique a droit à 4,5 milliards d’euros du fonds européen de relance. Notre pays vient d’annoncer qu’il reporte temporairement la demande du versement d’une première tranche de 847 millions d’euros. Quelles sont les conséquences de ce report ?

Les États membres peuvent choisir quand ils encaisseront le paiement de ce fonds européen de relance, et un report ne signifie pas nécessairement l’annulation du paiement. En principe, la Belgique a jusqu’à la fin de 2026, date d’expiration du fonds de recouvrement européen, pour en demander le paiement.

De toute façon la Commission européenne ne versera l’argent que si la Belgique respecte 20 étapes, dont une réforme des retraites. Cette réforme des retraites doit répondre à un certain nombre de conditions, dont l’amélioration de la viabilité financière du système. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. La réforme des retraites, telle que proposée par la ministre des Pensions Karine Lalieux (PS), coûtera au budget 0,1 % du produit intérieur brut (PIB), selon les calculs du Bureau du Plan.

“La Commission européenne est certainement en faveur d’une réforme des retraites qui soit socialement équitable – elle le dit dans ses recommandations. Mais une réforme qui améliore le pouvoir d’achat doit aussi être financièrement viable. Après tout, la Belgique doit maintenant faire face à un coût important lié au vieillissement de sa population”, a déclaré Stefaan De Rynck, représentant de la Commission européenne en Belgique.

La Commission européenne ne débloquera donc pas, pour la Belgique, la première tranche du plan de relance tant que la réforme des retraites actuelle n’aura pas été abandonnée. Le président du PS, Paul Magnette, a qualifié cette façon de procéder de chantage, mais la Commission européenne rappelle qu’elle juge, sur la base d’un plan de redressement soumis par la Belgique elle-même, incluant une réforme des pensions qui va au-delà de la proposition de Karine Lalieux.

” Les étapes à franchir, dont la réforme des retraites, ne sont absolument pas une liste de demandes unilatérales de la Commission européenne. La Belgique, elle-même, les a proposées et approuvées. Pour la première tranche du paiement du plan de relance, la balle est aujourd’hui dans le camp du gouvernement belge. Plus vite tout se mettra en place, mieux cela sera pour la réussite du plan de relance européen, et par extension dans l’intérêt de tous citoyens et des entreprises”, déclare Stefaan De Rynck.

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