La FEB interpelle le gouvernement: “Quelle est l’importance réelle des partenaires sociaux?”
La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) se pose des questions sur l’attitude du gouvernement fédéral par rapport aux fédérations patronales et aux syndicats.
La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) se pose des questions sur l’attitude du gouvernement fédéral par rapport aux fédérations patronales et aux syndicats. “Quelle est l’importance réelle des partenaires sociaux pour ce gouvernement?“, lui demande-t-elle ainsi, l’interrogeant également sur d’autres sujets relatifs à la concertation sociale. Cela alors que, mardi encore, représentants des travailleurs et des entreprises n’étaient pas parvenus à s’entendre sur l’avant-projet de deal pour l’emploi et sur l’intervention dans les frais de carburant des personnes se rendant en voiture à leur travail. Deux dossiers qui atterrissent donc sur la table du gouvernement.
L’administrateur délégué de la FEB, Pieter Timmermans, et la directrice générale de cette organisation, Monica De Jonghe, adressent cinq questions au gouvernement fédéral et au ministre de l’Emploi Pierre-Yves Dermagne. Ils voudraient d’abord savoir quelle est, à leurs yeux, l’importance des fédérations patronales et des syndicats. “Aucun accord gouvernemental auparavant n’avait mentionné aussi souvent l’avis des partenaires sociaux comme nécessaire. Mais cette ambition n’est guère perceptible sur le terrain.”
Au cours des derniers mois, les partenaires sociaux ont été invités à donner leur avis sur les 14 thèmes du deal pour l’emploi, expliquent les deux responsables. Après six mois de négociations au niveau gouvernemental, patrons et syndicats n’ont, eux, disposé que de moins de huit semaines, déplorent-ils.
Une analyse d’impact préalable
“En outre, ils ont dû se pencher sur cinq autres dossiers. Soit au total 19 thèmes à examiner en moins de huit semaines. Les partenaires sociaux peuvent accomplir beaucoup de choses ensemble, mais un calendrier réaliste serait le bienvenu.” Pieter Timmermans et Monica De Jonghe se demandent également comment le taux d’emploi de 80% sera réellement atteint.
“Il est de jour en jour hélas de plus en plus manifeste que nous ne parviendrons pas à atteindre cet objectif dans le délai fixé. L’ambition, c’est bien, mais elle doit aussi se refléter dans les chiffres“, assènent-ils.
Pour la FEB, il faudrait à tout le moins une analyse d’impact préalable du deal pour l’emploi. “Une plus grande flexibilité pour les employeurs, entre autres pour le travail de nuit, et un vrai droit du licenciement activateur sont des pas importants dans la bonne direction”, reconnait la fédération, citant des éléments de l’avant-projet de loi. “Pour autant que ces mesures ne se noient pas dans la complexité de la mise en oeuvre, les formalités lourdes, les sanctions pénales ou la protection supplémentaire des travailleurs.“
“Quand équilibrerons-nous les droits et obligations réciproques des employeurs et des travailleurs?” et “pourquoi chaque demande du travailleur est-elle liée à une protection supplémentaire?”, lancent encore les deux responsables à l’adresse du gouvernement. Enfin, la FEB aimerait que la réduction des charges administratives pesant sur les entreprises devienne un “objectif tangible” du gouvernement. Ce dernier veut voir plus de personnes actives. Un deal pour l’emploi a été conclu mi-février. L’objectif est notamment d’essayer de dégager des possibilités de travailler pendant quatre jours afin d’avoir un meilleur équilibre entre les vies professionnelle et privée. Les entreprises doivent également pouvoir développer plus facilement des activités de commerce en ligne. Le gouvernement souhaite par ailleurs mieux protéger les coursiers se déplaçant à vélo.