“La dictature du court terme est à la base de la crise”

A l’occasion d’un événement parrainé par “Trends-Tendances”, le Cercle de Wallonie et la Première, Jacques Attali présentait ses deux derniers ouvrages. L’occasion pour lui d’expliquer sa notion d’économie positive, économie bâtie pour le long terme.

Jacques Attali est un être protéiforme. Sa propension à se saisir de tous les sujets fascine souvent et irrite parfois. Hier sherpa de l’ancien président français François Mitterrand. Aujourd’hui essayiste, romancier, conseiller de chefs d’Etat ou de grands patrons, il est également engagé avec son organisation PlaNet Finance dans la lutte contre la pauvreté par le microcrédit. Mais quel que soit le sujet abordé, il reste toujours aussi captivant. Nous avons pu nous en rendre compte voici quelques jours sur les hauteurs de Namur, au Cercle de Wallonie.

En marge de cet événement, nous avons pu également faire se rencontrer l’économiste et deux ministres wallons : Jean-Claude Marcourt (ministre wallon de l’Economie, des PME, du Commerce extérieur, des Technologies nouvelles et de l’Enseignement supérieur) et Jean-Marc Nollet (ministre wallon du Développement durable, de la Fonction publique, de l’Energie, du Logement et de la Recherche). Un entretien croisé rare entre un conseiller de l’ombre et deux hommes politiques.

TRENDS-TENDANCES.L’économie positive que vous prônez, n’est-ce pas simplement le développement durable sous un autre nom ?

JACQUES ATTALI. Non. Le développement durable consiste uniquement à créer les conditions de la durabilité des ressources naturelles. L’économie positive est une économie durable socialement, financièrement. Le critère qui réunit le mieux ces différentes dimensions est celui de l’intérêt de nos enfants et de nos petits-enfants : une société positive est une société dont le critère principal de décision est de veiller à l’intérêt des générations suivantes. D’ailleurs, c’est le fait que l’économie ne soit pas positive qui est la source de la crise actuelle. A la base de la crise, il y a la dictature du court terme et les délires financiers. Ils ont entraîné le politique à ne pas se préoccuper des conséquences à long terme et à accepter une série de conséquences négatives, comme l’explosion de la dette publique, la dégradation de l’environnement, la précarité du travail…

Retrouvez l’intégralité de cette interview dans le magazine Trends-Tendances de cette semaine.

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