La Commission des provisions nucléaires souligne le coût croissant du démantèlement des centrales
L’augmentation des provisions nucléaires s’explique par le coût de plus en plus élevé du démantèlement des centrales. “Cela va être encore plus onéreux que prévu”, commente Luc Dufresne, président de la Commission des provisions nucléaires (CPN).
A l’occasion de son évaluation triennale de l’épargne nucléaire, soit les montants qui sont mis de côté pour financer le démantèlement des centrales nucléaires et la gestion de l’aval du cycle du combustible usé, la Commission a décidé de revoir cette manne de 2,9 milliards d’euros à la hausse: 2,3 milliards d’euros doivent être consacrés au démantèlement et 700 millions à la gestion du combustible usé. Les provisions totales réclamées à Engie s’élèvent donc à 3,3 milliards d’euros. Une somme que l’exploitant des centrales en Belgique juge exagérée. Le groupe prépare une contreproposition et si besoin, n’exclut pas un recours auprès de la Cour des marchés.
Mais selon M. Dufresne, la hausse s’explique par la complexité du dossier sur le démantèlement des centrales nucléaires qu’Engie Electrabel a introduit. “Le démantèlement va coûter encore plus que ce qui avait été initialement estimé”, a indiqué le président de la Commission.
Le responsable dément toute pression politique dans la recommandation d’augmenter les provisions, alors que le gouvernement et Engie négocient autour d’une prolongation des centrales de Doel 4 et Tihange 3 et sur un plafond pour les provisions. “La Commission est indépendante. L’évaluation s’est faite sans tenir compte des négociations sur la prolongation, en toute indépendance.”