La hausse des provisions nucléaires jugée excessive par Engie

La hausse des provisions nucléaires proposée par la commission adhoc est excessive, estime l’exploitant des centrales nucléaires en Belgique, Engie. “Les augmentations ne tiennent compte ni du comparatif et du contexte existants à l’échelle européenne, ni du fait que les provisions établies excéderont probablement les coûts de démantèlement et de gestion du combustible usé”, écrit le groupe énergétique dans un communiqué.

La discussion porte sur l’évaluation triennale des provisions nucléaires. Celles-ci représentent une manne qui doit permettre de financer à l’avenir la fin de l’activité nucléaire, le démantèlement des centrales et l’enfouissement des déchets radioactifs. Le pactole est géré par Synatom et s’élève à 14,5 milliards d’euros.

La Commission des provisions nucléaires a récemment réévalué ces provisions pour le démantèlement des centrales nucléaires belges et la gestion de l’aval du cycle du combustible usé. Une hausse de 2,9 milliards d’euros est avancée pour les provisions portées par Synatom et de 0,4 milliard pour celles portées par Electrabel, deux filiales d’Engie.

La Commission justifie cette hausse entre autres par les coûts de plus en plus grands liés au stockage de déchets nucléaires.

Le groupe Engie avait proposé une augmentation de 900 millions d’euros et n’accepte pas les calculs de la CPN. Notre pays connaît déjà les provisions les plus élevées en Europe, souligne-t-il. “Electrabel soumettra une proposition adaptée afin d’ouvrir des discussions qui devraient aboutir au plus tard fin mars 2023. Engie et ses filiales évalueront ensuite l’opportunité de soumettre un recours auprès de la Cour des marchés, dans les 30 jours.”

C’est la première fois qu’Engie n’est pas d’accord avec l’estimation triennale de la CPN. Cette divergence de points de vue intervient alors que le gouvernement fédéral négocie avec Engie une prolongation de l’activité de Doel 4 et de Tihange 3.

Le groupe énergétique estime par ailleurs qu’il risque de connaître des surcoûts, estimés à 1,3 milliard d’euros, en raison de la lenteur des autorités dans la mise en oeuvre des solutions de gestion des déchets nucléaires, y compris les déchets de faible activité. “Engie examine les voies de recours à l’encontre des pouvoirs publics pour obtenir une nécessaire clarification de la réglementation et recouvrer le préjudice correspondant”, conclut-il dans le communiqué.

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