La Chine en première ligne des nombreux conflits commerciaux ouverts par les Etats-Unis

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Le président américain Donald Trump multiplie les fronts commerciaux à l’encontre des partenaires des Etats-Unis, la Chine demeurant toutefois sa cible privilégiée. Voici les différents conflits ouverts, plus d’un an après le lancement des hostilités.

– Chine –

Donald Trump a démarré le mois d’août en relançant la guerre commerciale avec la Chine. Son annonce d’étendre à compter du 1er septembre des droits de douane supplémentaires à toutes les importations chinoises a fait l’effet d’une bombe, alors qu’une trêve avait été convenue en juin.

L’hôte de la Maison Blanche justifie sa décision surprise par le fait que Pékin n’a pas tenu, à ses yeux, deux engagements très importants: des achats massifs de produits agricoles américains et l’arrêt des ventes de fentanyl, un opiacé très puissant qui fait des ravages aux Etats-Unis et dont la Chine est l’un des principaux producteurs.

Washington impose déjà des droits de douane supplémentaires de 25% sur plus de 250 milliards de dollars de biens chinois. Pékin a rétorqué en imposant en retour des tarifs douaniers supplémentaires sur quelque 110 milliards de dollars.

Depuis plus d’un an, Donald Trump s’est lancé dans une guerre tarifaire contre la Chine pour obtenir des autorités chinoises qu’elles mettent fin aux subventions massives d’Etat, au transfert forcé de technologies ou encore au vol de la propriété intellectuelle.

– Union européenne –

Officiellement, la trêve se poursuit, mais Donald Trump brandit régulièrement des menaces de droits de douanes supplémentaires sur les importations en provenance de l’UE.

Dernières en date: une menace de taxe sur le vin français et des consultations pour des taxes sur les fromages ou les whiskies européens.

La Commission européenne a par ailleurs six mois, à compter du 17 mai, pour négocier un accord commercial pour le secteur automobile.

Principal point de dissension: Washington voudrait inclure l’agriculture dans les négociations, ce que refuse notamment la France.

– Canada et Mexique –

Après des mois de tensions, la nouvelle mouture du traité Aléna, baptisée Accord Etats-Unis Mexique Canada (AEUMC), a reçu l’aval politique de Mexico le 19 juin.

L’équilibre reste précaire. Quelques jours avant cet accord, Donald Trump avait menacé le Mexique de taxes douanières pour le forcer à agir contre l’afflux de migrants clandestins aux Etats-Unis.

Le traité reste par ailleurs toujours en cours de ratification au Canada et aussi aux Etats-Unis où la Chambre des représentants, majoritairement démocrate, demande des aménagements.

Ce nouvel accord doit permettre aux trois pays de continuer d’échanger des milliards de biens et de services sans droits de douane.

– Inde –

C’est l’une des dernières cibles de Donald Trump. Les Etats-Unis ont mis fin le 5 juin aux avantages commerciaux sur les importations en provenance d’Inde.

“L’Inde fait depuis longtemps ses choux gras en imposant des tarifs douaniers sur les produits américains. Ce n’est plus acceptable!”, a tweeté le président républicain.

Ce pays bénéficiait de longue date du régime de préférences généralisées (GSP, Generalized System of Preferences) qui permettait un accès libre au marché américain. Le président américain se plaignait d’un accès insuffisant au marché indien pour les exportations américaines.

En représailles, l’Inde a augmenté les barrières douanières sur 28 produits importés des États-Unis, dont des amandes, des pommes et des noix.

– Iran –

Fin juillet, les Etats-Unis ont imposé des sanctions contre Mohammad Javad Zarif, chef de la diplomatie iranienne, accentuant encore leur campagne de “pression maximale” sur le régime iranien qu’ils accusent de déstabiliser le Moyen-Orient.

En mai, Washington avait durci ses sanctions économiques contre l’Iran, en ajoutant l’acier, le fer, l’aluminium et le cuivre aux secteurs visés par des mesures punitives.

Donald Trump avait rétabli en août 2018 des sanctions économiques contre Téhéran après le retrait des Etats-Unis de l’accord nucléaire conclu entre l’Iran, les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne.

Cet accord avait permis la levée d’une partie des sanctions contre Téhéran en échange de l’engagement iranien de ne pas se doter de l’arme nucléaire.

L’an passé, la première salve de sanctions américaines concernait l’automobile, l’aéronautique civile, des blocages sur les transactions financières et les importations de matières premières, avant d’affecter l’énergie et la finance.

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