La Belgique et la zone euro évitent de peu la récession (infographie)

La croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Belgique devrait être dans la moyenne de celle de la zone euro cette année, à 0,8%, ainsi que l’an prochain (1,6%), évitant de peu la récession crainte l’automne dernier, selon les nouvelles prévisions de la Commission européenne dévoilées ce lundi. Plus difficilement prédictible, l’inflation redescendrait à 2,7% l’année prochaine, venant de 4,3% prévus cette année.

La Belgique serait ainsi alignée sur la moyenne de la zone euro, dont la croissance attendue serait de 0,9% cette année et de 1,5% l’an prochain, tandis que l’inflation passerait de 5,6% cette année à 2,5% l’an prochain. La croissance serait plus d’un demi point de pourcentage plus élevée que ce que la Commission anticipait à l’automne.

Quant à l’inflation, elle descendrait plus rapidement que prévu, du moins si la baisse attendue des prix de gros du gaz et de l’électricité se transmet rapidement aux prix de détail.

L’économie de l’Union européenne éviterait donc la récession technique, mais les vents contraires persistent, note l’exécutif européen, près d’un an après le déclenchement de la guerre russe en Ukraine.
La diversification des sources d’approvisionnement d’énergie et la forte baisse de la consommation ont maintenu les réserves de gaz à un niveau supérieur à la moyenne saisonnière des années précédentes, permettant au prix de gros du gaz de tomber bien en dessous de son niveau d’avant la guerre en Ukraine, note toutefois la Commission. En outre, le marché du travail reste robuste, et la confiance se renforce, selon l’exécutif.

“Redressement du pouvoir d’achat des ménages”

Pour la Belgique en particulier, “l’indexation automatique des salaires et des allocations sociales continuera de contribuer au redressement du pouvoir d’achat des ménages” cette année, souligne la Commission.

Tout n’est cependant pas rose. Les consommateurs et les entreprises demeurent confrontés à des prix de l’énergie élevés, tandis que l’inflation sous-jacente (inflation globale hors énergie et aliments non transformés) était toujours en hausse en janvier, continuant d’éroder le pouvoir d’achat des ménages. Les tensions inflationnistes persistant, le resserrement monétaire devrait se poursuivre, pesant sur l’activité des entreprises et freinant l’investissement, selon le commissaire à l’Économie, Paolo Gentiloni.

La demande intérieure pourrait se révéler plus forte que prévu si les baisses récentes des prix de gros du gaz se répercutent davantage sur les prix à la consommation et si la consommation résiste mieux que prévu. Néanmoins, une éventuelle inversion de cette tendance ne peut être exclue, dans un contexte de tensions géopolitiques persistantes. La demande extérieure pourrait également se révéler plus robuste à la suite de la réouverture de la Chine, mais cela pourrait alimenter l’inflation mondiale”, explique-t-il.

Ces paramètres expliquent le fait que, globalement, “les risques pesant sur la croissance sont équilibrés.” Mais il faut garder à l’esprit que ces prévisions reposent essentiellement sur l’hypothèse, purement technique, selon laquelle l’agression de l’Ukraine par la Russie ne s’intensifiera pas, mais se poursuivra tout au long de la période de prévision.

Depuis la crise du covid, les critères de Maastricht, qui surveillent le respect des normes de déficit et de dette publics, sont suspendus par une clause dérogatoire générale au pacte de stabilité et de croissance, afin de permettre aux États de s’endetter davantage pour soutenir les entreprises et les ménages. La clause “devrait raisonnablement” être levée à la fin de cette année, selon le commissaire italien. Cette perspective est agitée régulièrement par la Commission depuis deux ans, mais dans les faits, la clause a déjà été prolongée à plusieurs reprises. En parallèle, les États membres doivent encore mener le délicat débat de la réforme de cette gouvernance économique.

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