“La Belgique est droguée aux subsides !”

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Alain Destexhe et quelques économistes restés dans l’ombre se sont livrés à une analyse de la situation économique des trois Régions, en intégrant divers indicateurs souvent présentés de façon dispersée. On l’oublie parfois mais Alain Destexhe est médecin. Pour lui, poser un diagnostic et proposer des remèdes, rien de plus naturel.

Le fait d’être devenu politicien n’y a rien changé. L’homme a cependant son style : provocateur avant tout. Il dérange souvent ceux qu’il pourfend, parfois même dans ses propres rangs. Mais il sait s’y prendre pour faire mouche quand il sort du bois.

En publiant La vérité des chiffres en 2005, il crucifiait le “rebond wallon” si cher à Jean-Claude Vancauwenberghe.
“Hasard ou nécessité, six mois plus tard, Elio Di Rupo présentait ce qui est finalement devenu le plan Marshall et prenait personnellement la tête du gouvernement wallon, explique-t-il. En moins d’un an, on passait de la thèse du rebond wallon (“Tout va bien, les chiffres s’améliorent, la situation est sous contrôle”) à celle du plan Marshall (“Il est temps de redonner la priorité au redéploiement économique via un plan keynésien d’investissements publics”).”

Neuf ans plus tard, à la veille des élections et de la sixième réforme de l’Etat, le Dr Destexhe et ses quelques économistes remettent le couvert et élargissent le spectre de leur analyse en se penchant cette fois sur la situation économique et sociale des trois Régions du pays.

Jean-Marc Damry

Retrouvez l’interview complète dans le magazine Trends-Tendances de cette semaine.

Ses huit recommandations pour créer emploi et richesse – Maîtrise du coût salarial.

– Exonération d’IPP jusqu’à concurrence du salaire minimum.

– Diminution et efficience des dépenses publiques. (“Nous avons les mêmes prélèvements qu’en Scandinavie sans en avoir les mêmes retours. L’Allemagne s’en sort avec 8 % de PIB des dépenses publiques en moins en conciliant prospérité, compétitivité, système social et services publics performants.”)

– Définir une véritable politique industrielle à un horizon d’au moins 10 ans.

– Mettre la priorité sur l’enseignement.

– Susciter les vocations entrepreneuriales, gisement énorme d’emplois.

– Etablir entre les trois régions un pacte d’efficacité intégrant maîtrise des dépenses publiques, solidarité et non-concurrence sur l’IPP.

– Pour Bruxelles, créer les conditions pour l’émergence d’une classe moyenne, entrepreneuriale et à l’assise financière solide.

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