Kris Peeters: “Ce gouvernement réalise clairement ce qu’il a promis”

Kris Peeters © Belga

Le ministre de l’Emploi Kris Peeters (CD&V) estime que les prévisions économiques de la Commission européenne pour la Belgique sont “remarquablement positives” en termes d’emploi. L’opposition se braque sur le déficit budgétaire et prie le gouvernement de faire coïncider les chiffres.

“Ce gouvernement réalise clairement ce qu’il a promis: plus de compétitivité, plus d’emplois et un renforcement du pouvoir d’achat”, a réagi le ministre Peeters. La Commission européenne prévoit qu’un coût de la main d’oeuvre plus faible et une plus grande compétitivité contribuent à plus d’emplois.

Kris Peeters voit aussi dans les prévisions de la Commission un avertissement que le financement du tax shift doit être tenu à l’oeil. La Commission estime que le rapport entre les recettes et le PIB menace de diminuer en raison de l’abaissement de l’imposition des personnes et des cotisations sociales, qui ne sera pas entièrement compensé par d’autres taxes.

Le chrétien-démocrate note aussi l’avertissement de la Commission face au risque de ralentissement des exportations, de l’investissement et de la création d’emploi suite au ralentissement de la croissance mondiale. “Cela prouve que nous devons avant tout nous concentrer sur le renforcement du pouvoir d’achat et de la demande. Une amélioration de la croissance non-ciblée n’aurait pour le moment qu’un effet limité”, en conclut Kris Peeters, après la proposition la semaine passée de la N-VA de revoir l’impôt des sociétés.

L’opposition trouve en revanche que l’évaluation de la Commission vient rappeler à l’ordre le gouvernement. Ecolo et Groen dénoncent le déficit budgétaire qui serait de 2,8% cette année alors que l’objectif gouvernemental est de 2%. “D’ici le contrôle budgétaire le mois prochain, 3,2 milliards d’euros doivent être trouvés. Avec un tel un effort en vue, il est temps d’oser se pencher sur une fiscalité équitable. Nous attendons toujours un véritable tax shift”, a déclaré Kristof Calvo.

Le socialiste Ahmed Laaouej déplore aussi “l’imprudence systématique” du gouvernement de Charles Michel.

Croissance modérée

La Commission européenne table en effet sur une reprise généralisée pour tous les Etats membres de l’Union européenne d’ici 2017, mais certains facteurs extérieurs, comme la baisse de la croissance en Chine, pourraient avoir des répercussions sur la croissance européenne. En Belgique, la croissance devrait être de 1,3% en 2016, ressort-il des prévisions économiques d’hiver de la Commission européenne.

La Commission européenne prévoit que la croissance dans l’Union européenne s’établisse à 1,9% en 2016, et atteigne 2% en 2017. Dans la zone euro, la croissance devrait atteindre 1,7% en 2016 et 1,9% en 2017.

Certains facteurs extérieurs sont favorables à la croissance et seront plus forts ou plus durables que prévu. Il s’agit de la faiblesse des prix du pétrole, du taux de change de l’euro et des conditions de financement favorables.

Par contre, d’autres facteurs sont à tenir à l’oeil parce qu’ils pourraient avoir des répercussions négatives sur la croissance. Il s’agit notamment du ralentissement de la croissance en Chine et sur d’autres marchés émergents et de l’instabilité géopolitique, notamment aux frontières de l’UE.

En Belgique, la croissance devrait s’établir à 1,3% en 2016 et atteindre 1,7% en 2017. Le taux de chômage devrait baisser légèrement, passant de 8,3% en 2015 à 7,3% en 2017.

Dans l’Union européenne, la croissance de l’emploi sera modeste. Les taux de chômage devraient baisser, mais plus lentement que l’an dernier, note la Commission. Dans la zone euro, le taux de chômage devrait passer de 11% en 2015 à 10,5% en 2016 et à 10,2% en 2017. Dans l’UE, il devrait passer de 9,5% en 2015 à 9,0% cette année et 8,7% en 2017.

Le pouvoir d’achat des ménages belges est influencé par des forces opposées, constate la Commission européenne. D’un côté, il est influencé positivement par la chute des prix du pétrole et certaines baisses d’impôt sur les personnes physiques, mais ce mouvement est contrebalancé, d’un autre côté, par la taxation indirecte, les prix de l’électricité et les mesures de modération salariale. La consommation privée devrait cependant croître – modestement – en 2016 (+0,9%) et se renforcer en 2017, quand les salaires seront à nouveau indexés, selon les prévisions de la Commission.

L’inflation devrait également croître en Belgique en 2016 (passant de 0,6% en 2015 à 1,4% en 2016), “malgré les prix en baisse du pétrole”, note la Commission.

La Commission table aussi sur un déficit public belge de 2,8% en 2016, en très légère baisse par rapport à 2015 (2,9%).

“L’économie européenne parvient à surmonter de nouveaux défis cet hiver, grâce à un pétrole bon marché, au taux de change de l’euro et à la faiblesse des taux d’intérêt”, a commenté le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Pierre Moscovici. “Néanmoins, la dégradation du contexte mondial constitue un risque face auquel nous devons redoubler de vigilance.”

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