Jean-Christophe Dehalu (UWE): “Le système d’aide à l’investissement sera plus lisible”

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Le gouvernement wallon va réviser les aides à l’investissement en fonction de critères économiques, environnementaux et de création d’emplois. L’économiste de l’Union wallonne des entreprises (UWE) salue cette réforme.

1. Les aides à l’investissement en Wallonie seront modulées sur base d’une grille de points selon l’impact sur l’économie, l’emploi et l’environnement. Les critères retenus vous paraissent-ils corrects?

La réforme va rendre le système plus lisible, ce qui est a priori une bonne chose. Il faudra évidemment voir comment les critères seront précisément libellés mais le fait que les critères économiques figurent en première place (42 points sur 100) nous satisfait. La première utilité de ces aides est en effet de stimuler les investissements productifs. Si ces investissements créent de l’emploi, c’est mieux, et s’ils s’inscrivent dans la transition, c’est encore mieux. Je n’ai pas trop d’inquiétude sur ce plan parce qu’aujourd’hui, les investissements industriels qui ne s’inscrivent pas dans la dynamique de transition, il faut les chercher!

2. La réforme prévoit un régime spécifique pour les investissements des TPE. Cela vous paraît-il une bonne chose?

Oui, l’administration était noyée sous un torrent de petites demandes. Un fast track pour les projets de moins de 100.000 euros sera très positif. Il faut faire preuve d’une certaine flexibilité – avec bien entendu des contrôles – pour ces petits investissements qui ont un rôle à jouer dans notre dynamique économique. Je songe notamment au secteur de la construction.

3. Ne serait-il pas plus pertinent de réduire la fiscalité sur les bénéfices plutôt que de subsidier des investissements industriels?

On se heurte là à l’architecture institutionnelle du pays: la fiscalité des entreprises est une compétence fédérale, les Régions ne peuvent agir que via des subsides. En Wallonie, cela représente une enveloppe d’un peu plus de 100 millions d’euros. En fonction des projets, ces subsides peuvent représenter de 4 à 20% de l’investissement. Alors 4%, cela peut sembler symbolique mais cela peut être déterminant pour un choix d’implantation, notamment quand un groupe international est à la manœuvre. Nous devons rester compétitifs sur ce plan, d’où notre attention à l’adaptabilité des critères qui seront retenus.

Nous sommes dans une phase économique où les besoins d’investissements dans l’appareil productif sont énormes, avec à la fois des enjeux de transition et de souveraineté. La Wallonie devra veiller à ce que les budgets prévus pour ces aides soient bien en adéquation avec les besoins.

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