Imposer un “job de base” aux chômeurs de longue durée, la proposition polémique de Conner Rousseau

Conner Rousseau

Les demandeurs d’emploi devraient être guidés beaucoup plus activement vers un emploi, mais ceux qui n’ont toujours pas de travail au bout de deux ans doivent accepter un “emploi de base” sous peine de perdre leurs allocations. C’est ce que propose le président du Vooruit, Conner Rousseau.

Le président du Vooruit, Conner Rousseau jette un pavé dans la mare. A l’approche du 1er mail, il lance une série de propositions afin d’inciter davantage les personnes au chômage à se remettre en selle en retrouvant du travail.

Près de 75 000 postes sont vacants auprès du VDAB, le service flamand de l’emploi, et pourtant, près de 194 000 Flamands ne trouvent pas d’emploi. Plus de 30 000 d’entre eux sont au chômage chez eux depuis cinq ans. Les socialistes veulent donc prendre des mesures plus strictes et laisser le gouvernement prendre davantage les rênes. “Tous ceux qui peuvent travailler doivent contribuer à renforcer l’État-providence, à maintenir la sécurité sociale à un niveau abordable et à assainir le budget”, estime Conner Rousseau.

Les chômeurs sont généralement suivis en Flandre par le VDAB. Cependant, cette théorie ne correspond pas à la réalité, estime Conner Rousseau. “Moins de 5% des demandeurs d’emploi ont suivi une formation au cours de l’année écoulée et seuls 13% d’entre eux ont dû se soumettre à une obligation de recherche d’emploi au cours de l’année écoulée. (…)”.

Pour Vooruit, cela doit changer. Rousseau préconise d’orienter les demandeurs d’emploi de manière beaucoup plus active, avec l’”emploi de base” comme point d’orgue.

Une formation numérique ou linguistique dès le premier jour

Concrètement, selon le modèle soutenu par le président du parti socialiste flamand, les demandeurs d’emploi devraient pouvoir bénéficier d’une formation linguistique ou numérique dès le premier jour – si nécessaire – et recevoir de l’aide pour préparer un CV anonyme en ligne dans un délai de deux semaines. Ils doivent également recevoir une offre d’emploi par mois de la part du VDAB et postuler deux fois d’initiative.

Une évaluation suit tous les quatre mois, à l’issue de laquelle le VDAB peut imposer une formation. Ceux qui refusent risquent une sanction, comme la perte de l’allocation de chômage pendant plusieurs semaines. Au bout de huit mois, une formation à un métier en pénurie peut être imposée. Si tout cela ne débouche toujours pas sur un emploi au bout de deux ans, le VDAB propose un “emploi de base” que le demandeur d’emploi est tenu d’accepter. S’il ne le fait pas, l’allocation de chômage prend fin.

Qu’est-ce qu’un emploi de base?

Dans l’esprit de Conner Rousseau, il peut s’agir de toutes sortes d’emplois au sein, entre autres, du service des espaces verts de la commune, des clubs sportifs, des clubs de loisirs, dans l’enseignement ou les soins. Rousseau les considère comme “une étape pour être actif sur le marché du travail et contribuer à l’État-providence, avec une protection sociale complète”. Les demandeurs d’emploi y débuteraient donc avec un salaire minimum, mais une formation en cours d’emploi leur serait également proposée.

Cours de langue obligatoires

Pour organiser le tout, les socialistes envisagent une base de données contenant toutes sortes d’emplois dans des organisations publiques et privées, dans laquelle le VDAB pourrait chercher une correspondance avec des demandeurs d’emploi de longue durée. Les employeurs recevraient une subvention.

Il préconise également des cours de langue obligatoires pour les demandeurs d’emploi qui ne maîtrisent pas suffisamment le néerlandais, et souhaite une sanction de l’allocation de chômage comme bâton pour ceux qui ne veulent pas accepter cette offre.

“Plus vite une personne retrouve du travail, mieux c’est”

Stijn Baert (UGent), économiste du marché du travail, trouve l’idée intéressante dans le journal De Morgen. “Plus vite une personne retrouve du travail, mieux c’est. En effet, les employeurs considèrent que les chômeurs de longue durée sont moins motivés et moins talentueux”. Il pense également que « l’emploi de base » est préférable à l’arrêt brutal des allocations.

Il poursuit: “Le grand problème de la Belgique n’est pas le chômage, mais le fait que plus d’un million de Belges sont inactifs et ne veulent pas travailler. Si l’on met fin brutalement à une allocation de demandeur d’emploi, ces personnes disparaissent tout simplement des radars et sont beaucoup plus susceptibles de se retrouver en situation d’inactivité. Il est encore plus difficile de les faire travailler que de faire travailler les demandeurs d’emploi. Je pense donc qu’il vaut mieux les activer plus rapidement ou obligatoirement plutôt que de sortir immédiatement la hache de guerre. »

Le MR très enthousiaste

A cette proposition, les réactions n’ont pas tardé, autant enthousiastes que plus dubitatives. Côté francophone, le MR a vite fait de réagir très positivement. George-Louis Bouchez, son président se réjouit de cette idée sur Twitter, en interpelant le PS.

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(NDLR : Traduction : Je me réjouis que @conner_rousseau soutienne nos propositions sur le travail et l’activation. Parce que le travail est la meilleure politique sociale ! Est-ce que le @PSofficial est d’accord ? Ou les socialistes francophones resteront-ils “le parti de la sieste” ? #MRchairman #proudeliberal)

D’autres réactions sur Twitter sont moins positives.

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Jan Busselen, parlementaire PVDA s’indigne:

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(NLDR/Traduction : Va-t-on résoudre le problème de la pauvreté en supprimant les allocations ? Je ne le crois pas. Pourquoi Conner Rousseau court-il toujours après la N-VA ? J’espérais que Rousseau proposerait, par exemple, un impôt sur la fortune à la veille du 1er mai)

La proposition de Rousseau va dans le même sens que celle déjà émise en décembre dernier par le président du CD&V, Sammy Mahdi. Il avait déclaré dans l’émission De Zevende dag, sur la VRT que les chômeurs qui ne veulent pas accepter une offre d’emploi après trois ans devraient perdre leurs allocations de chômage.

(Avec Belga)

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