HEC Liège se tourne vers la Chine

Wilfried Niessen (HEC Liège) © Belgaimage

Les liens économiques entre la Chine et la Belgique ne se tissent pas seulement au niveau des investissements, mais aussi de l’enseignement.

Pour les écoles de commerce aussi, il est désormais impossible d’ignorer une économie qui vise la première place mondiale. HEC Liège, l’école de gestion de l’université de Liège, noue ainsi depuis sept ans des liens de plus en plus étroits avec l’empire du Milieu.

” C’est une obligation pour les étudiants d’avoir une expérience internationale dans leur cursus et de partir à l’étranger, que cela soit sous forme de séjours d’un semestre, d’une année ou de stages dans une entreprise à l’international, explique Wilfried Niessen, directeur général et doyen de l’école de gestion liégeoise. Le monde est global et nous ne pouvons pas prétendre former des gestionnaires si nous n’arrivons pas à frotter nos étudiants à des cultures différentes. Nous avons donc très vite travaillé avec Wallonie-Bruxelles International et l’Awex pour développer des formations à l’étranger et accueillir de plus en plus d’étudiants asiatiques chez nous. ”

On peut constater des différences en matière d’apprentissage. ” Wilfried Niessen

En 2012, avec l’aide de l’Awex, HEC Liège bâtit en effet des partenariats avec des instituts de formation professionnelle afin de dispenser des formations à des cadres asiatiques. ” Ce sont des cours en anglais, traduits ensuite en chinois et qui adoptent la forme d’un e-book, précise Wilfried Niessen. Nous avons, via notre réseau de partenaires, une présence dans une dizaine de villes d’Asie du Sud-Est, la plupart en Chine continentale (Shanghai, Pékin, Shenzhen, etc.), dans lesquelles des cadres chinois suivent des formations executive de HEC Liège. Ces formations se terminent toujours par un séminaire et sont suivies par 500 cadres par an en Chine, à Hong Kong, Taiwan et au Myanmar. ”

Des dizaines de ” doubles bacheliers ”

Et puis, il y a les échanges. HEC Liège a également conclu des accords avec trois universités chinoises (à Shenzhen, Pékin et Xian) afin de former des ” doubles bacheliers ” : des étudiants chinois qui commencent leur cycle en Chine, le terminent à Liège et reçoivent un diplôme des deux institutions. Souvent, ils restent une année supplémentaire en Belgique afin d’y suivre un master. Actuellement, la Cité ardente accueille ainsi une cinquantaine d’étudiants chinois.

” Le but, explique Wilfried Niessen, est de leur dispenser une formation générale en management, de les former aux deux cultures et de partager les expériences de management chinoises et européennes. ” Car il y a des différences culturelles importantes. ” Dans les groupes de simulation d’entreprises où se mélangent des étudiants belges et chinois, on peut constater des différences en matière d’apprentissage, précise le doyen de HEC Liège. L’Européen est capable d’ignorer certains détails pour prendre une décision. Le Chinois est plus inquiet s’il manque le moindre élément de réponse à une question détaillée. La culture de négociation est également très différente entre les deux continents. ”

Plusieurs cadres chinois travaillent déjà pour des entreprises en Europe. ” Mais avec l’arrivée d’Alibaba, les étudiants chinois qui sortiront de HEC Liège dans un an et demi pourront rester en Belgique. C’est un atout pour la région “, souligne Wilfried Niessen.

Y a-t-il aussi des étudiants liégeois en Chine ? Oui, répond le doyen. Mais la plupart effectuent des séjours courts, lors d’universités d’été par exemple. Ils ne sont actuellement que quatre à être partis pour un an dans une université chinoise. C’est trop peu pour Wilfried Niessen, bien décidé à augmenter ces échanges à l’avenir. ” Il faut développer cette expérience, mais il y a encore l’obstacle de la langue : il n’existe pas assez de cours en anglais dans des universités chinoises. Et nos étudiants ont parfois des peurs culturelles qu’ils doivent surmonter. Nous travaillons sur cela aussi : ULiège dispose d’un Institut Confucius qui promeut la culture chinoise et, désormais, dès la deuxième année de bachelier, nos étudiants peuvent prendre le chinois comme cours à option. ”

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