G-B: l’activité manufacturière au plus haut, mais plus pour longtemps

© Reuters

L’activité dans le secteur manufacturier a grimpé à son plus haut niveau depuis 30 mois, soutenue notamment par une baisse de la livre favorable aux exportateurs, a annoncé mardi le cabinet Markit.

L’indice PMI manufacturier a atteint 56,1 points, soit 2,5 points de plus qu’au mois de novembre (d’après des données révisées) et nettement plus que ce qu’avaient prévu la moyenne des analystes interrogés par Bloomberg (53,3).

Lorsque l’indice est supérieur à 50 points, cela signifie que l’activité progresse, tandis qu’elle se replie s’il est inférieur à ce seuil.

Le secteur manufacturier a été soutenu par une bonne tenue des activités à domicile, mais surtout par une hausse des nouvelles affaires à l’export, avec des commandes supplémentaires reçues des Etats-Unis, d’Europe, de Chine, du Moyen-Orient ou encore d’Inde, a précisé Markit dans un communiqué.

“Une meilleure compétitivité permise par la faiblesse de la livre a sans aucun doute représenté un facteur essentiel au récent surcroît d’activité, tandis que le marché domestique restait solide”, a expliqué Rob Dobson, économiste chez IHS Markit.

La livre sterling a perdu 15 à 16% face à l’euro et au dollar l’année dernière, notamment après la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne lors du référendum du 23 juin – un générateur d’incertitudes peu goûté par les cambistes.

Cette dégringolade a toutefois pour effet pervers de renchérir les prix des produits importés, ce qui pèse sur les coûts des industriels et pourrait nuire à la consommation dans les mois à venir.

“La demande britannique en biens manufacturés devrait souffrir de la compression du pouvoir d’achat des ménages du fait de la hausse des produits importés”, a expliqué Samuel Tombs, expert chez Pantheon Macroeconomics.

“Dans le même temps, les gains tirés de la dépréciation de la livre devraient désormais être modestes, car les exportateurs ont déjà nettement élevé leurs prix libellés en livres et parce que l’incertitude autour des futures conditions du commerce au Royaume-Uni devrait nuire à l’investissement” sur fond de Brexit, a-t-il ajouté.

Globalement l’activité britannique a néanmoins surpris les analystes par sa vigueur depuis la décision sur le Brexit, et les pouvoirs publics prévoient pas moins de 2,1% de croissance du produit intérieur brut pour l’ensemble de 2016.

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