Voilà pourquoi De Wever rêve d’une recomposition à droite avec l’Open VLD et le CD&V

Bart De Wever
Bart De Wever
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La N-VA est aux abois face au Vlaams Belang. En vue de 2024, son président  veut ancrer la droite démocratique pour être incontournable en Flandre et imposer ses vues au fédéral. Football panique?

L’histoire repasse les plats de façon étrange, parfois. Entre 2004 et 2008, Bart De Wever avait accroché sa N-VA, issue de la scission de la Volksunie, au CD&V dans un cartel dont il était le Petit Poucet, pour s’émanciper, grandir et devenir ensuite le premier parti de Flandre. Près de vingt ans plus tard, le leader nationaliste propose au CD&V et à l’Open VLD de s’associer avec lui pour former un grand parti populaire de droite en Flandre.

C’est ce qu’il a déclaré à l’hebdomadaire Humo: “Je mènerai les discussions nécessaires à cet effet dans les mois à venir.” Objectif avoué: ne pas devoir élargir à quatre partis la future majorité flamande, tant le morcellement des voix risque d’être important. Objectif non déclaré: tenter de resserrer les rangs de la droite démocratique alors que le Vlaams Belang caracole en tête des sondages depuis des mois.

Il s’agirait de créer un parti de doite populaire qui pourrait atteindre “les doigts dans le nez” 40% des voix au nord, dixit De Wever.

Forza Flandria!

Ce “Forza Flandria!”, rassemblement des partis de droite, est un monstre du Loche Ness de la politique flamande. Guy Verhofstadt, quand il était à la tête des libéraux flamands, avait élargi son Open VLD en s’inspirant ouvertement de l’exemple italien de Silvio Berlusconi et son Forza Italia! Yves Leterme, patron du CD&V, en avait fait de même avec son cartel avec la N-VA.

L’opération proposée par Bart De Wever est une autre façon de dire qu’il est prêt à avaler le CD&V et l’Open VLD qui se trouvent à leur plancher historique dans les sondages. Au sein de ces deux formations, on évoque “une OPA hostile”.

Cela masque aussi un malaise grandissant au sein de la N-VA: le manque de figures fortes y est criant, la preuve étant les efforts accomplis pour tenter de conserver l’indépendant Jean-Marie Dedecker, élu sur ses listes en 2019. Bart De Wever a été prendre le café avec lui à Middelkerke pour le convaincre, relate la presse flamande.

Un double message pour les francophones

Pour les francophones, ce peut être perçu comme un double message. Tout d’abord, la N-VA version De Wever ne semble pas tentée, a priori, par un coup de force institutionnel en s’alliant avec le Vlaams Belang. Ensuite, le président semblerait privilégier une alliance des forces de droite pour réformer le pays – ce que le MR de Bouchez privilégie.

Bart De Wever publie par ailleurs son essai sur le wokisme, best-seller en Flandre, en français au éditions Kennes, en cette rentrée. L’occasion de faire une (petite) campagne en Belgique francophone pour défendre ses idées conservatries. Ce qui n’est pas forcément pour déplaire à Georges-Louis Bouchez, qui a repris cette croisade anti-woke.

Mais tout cela donne aussi l’impression… d’un voetbalpaniek en cette rentrée politique.

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