Que serait le tourisme côtier sans les propriétaires de secondes résidences?

L’apport à l’économie locale des propriétaires de seconde résidence à la côte belge est évalué à 1,7 milliard d’euros. © ZUMAPRESS.com

Indispensable pour le tourisme local, estime Westtoer, organisme en charge de la politique touristique et récréative en province de Flandre-Occidentale.

Que serait le tourisme à la Côte belge sans les propriétaires de secondes résidences? Pour le savoir, Westtoer a interrogé 3.200 d’entre eux et ainsi évalué à 1,7 milliard d’euros leur apport à l’économie locale. Un montant qui est loin d’être négligeable dans la mesure où cette institution estime à 3,9 milliards d’euros l’ensemble des recettes touristiques encaissées dans nos 10 communes côtières.

Ces propriétaires ne mettent que rarement leur bien – un appartement de deux chambres dans 7 cas sur 10 – en location. Seuls 7% d’entre eux le font avec pour motivation principale la nécessité de couvrir certains frais fixes, estimés à quelque 8.000 euros par an. En moyenne, chaque seconde résidence est occupée 87 nuits par an, dont 74 par les propriétaires eux-mêmes, le solde étant réparti entre la mise à disposition gracieuse à des parents ou amis et quelquefois, la location.

Quasi tous les propriétaires (94%) s’y rendent en voiture, et cela d’autant plus volontiers que 56% d’entre eux possèdent également un parking tandis que 35% en louent un. Selon les derniers chiffres disponibles, notre littoral compterait 106.000 logements de vacances, avec pour points forts Knokke (23.981), Middelkerke (17.443) et Nieuport (10.073). Compte tenu de son caractère industriel, Zeebrugge (780 secondes résidences) ne suscite guère l’enthousiasme.

Les trois quarts des logements de ce type sont propriétés de personnes résidant en Flandre. En effet, les Wallons n’interviennent que pour 13% et les Bruxellois pour 6%, tout comme les étrangers. Neuf logements sur 10 ont été achetés tantôt comme placement à long terme (33%), tantôt dans la perspective d’y couler des vieux jours paisibles (23%) dans un environnement jugé plus sain qu’ailleurs. Ce qui pose (déjà) problème.

En moyenne, chaque seconde résidence est occupée 87 nuits par an, dont 74 par les propriétaires eux-mêmes.

Disparition des magasins non touristiques

En 30 ans, le nombre de personnes âgées de plus de 75 ans a doublé dans toutes les communes côtières pour atteindre 16% en 2022, soit six points de plus qu’en Flandre. Résultat : hors saison, la côte entre en léthargie ; les jeunes s’en vont et les commerces autres que touristiques tendent à disparaître. Ce manque de “vrais” magasins est d’ailleurs apparu en cours d’enquête, tout comme la rareté des parkings publics disponibles ou le faible rapport prix/qualité dans les restaurants et cafés. La propreté des espaces publics, plages incluses, suscite également la critique. Archi-fréquentées, ces dernières font, il est vrai, l’objet d’une véritable “crise du logement”.

À partir de la mi-mars, en effet, les cabines de plage, dans lesquelles les vacanciers entassent pêle-mêle chaises longues, pare-vent et autres accessoires de vacanciers, peuvent à nouveau être assemblées et alignées, selon les communes, sur un, deux, voire quatre rangs, comme à Ostende. Avec quasi partout, de longues listes d’attente et un prix qui peut varier du simple (La Panne) au quadruple (Knokke). Logique, y explique-t-on : un appartement au Zoute coûte plus cher qu’à La Panne et puis, “il faut tenir compte du service”.

Guillaume Capron

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