Le Vlaams Belang peut gouverner, pour un Flamand sur deux 

Tom Van Grieken et le Vlaams Belang font la course en tête. BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK © Belga
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Notre sondage exclusif Kantar en vue du scrutin du 9 juin confirme une déchirure entre Nord et Sud sur la place occupée par l’extrême droite. En Flandre, le cordon sanitaire pourrait disparaître. 

Avec 25,5% des intentions de vote, le Vlaams Belang deviendrait le premier parti de Flandre à l’issue des élections du 9 juin prochain. Le sondage exclusif Kantar réalisé pour Trends Tendances révèle que l’extrême droite dominerait au nord, alors que le PTB serait en tête à Bruxelles, au coude-à-coude avec le MR, tandis que le PS sauverait la mise en Wallonie.  

La composition de majorités s’annonce particulièrement délicate après le 9 juin, d’autant que le PTB – PvdA, qui devient premier à Bruxelles et grimpe o, est l’autre grand gagnant de notre sondage. 

Au-delà de cette Belgique coupée en trois, une question posée aux sondés scelle de manière plus forte encore la déchirure belge. Pour une majorité de Flamands, le Vlaams Belang, aurait en effet vocation à… aller au pouvoir. 

Le cordon sanitaire saute 

L’affirmation proposée aux personnes sondées est la suivante: “Le Vlaams Belang doit-il recevoir la chance de faire partie d’un gouvernement?”. Le cordon sanitaire est fragilisé au niveau belge: 46,6% ne sont pas d’accord, mais 42,3% sont d’accord. En Flandre, le cordon sanitaire saute, tout simplement: 54,5% voient une telle participation d’un oeil favorable contre 36,8% qui s’y opposent. Perception toute autre en Wallonie: 60,9% s’y opposent contre, tout de même, 23,5% d’avis favorables. A Bruxelles également, on s’y oppose. 

En Flandre, 40,2% des gens pensent même que le Vlaams Belang formera une majorité avec la N-VA si l’arithmétique électorale le permet après le 9 juin prochain. Bart De Wever, président de la N-VA, a exclu cette éventualité jusqu’ici, considérant que le Vlaams Belang devait avant tout nettoyer ses propres écuries, le parti accueillant encore de nombreux membres proches de la mouvance nazie. 

Ce résultat est étonnant parce que ces chiffres dépassent de loin les partisans de l’extrême droite. Il démontre que ce scrutin sera déterminant pour l’avenir du pays et, si l’hypothèse de l’extrême droite au pouvoir reste peu crédible, la pression pourrait être grande en cas de score-monstre. La Belgique, pour survivre, devra se réinventer. 

Le sondage a été effectué du 22 janvier au 8 février 2024, auprès de 1000 personnes en Flandre, 1000 en Wallonie et 600 à Bruxelles. La marge d’erreur est de de 3,1% en Flandre et en Wallonie, et de 4% à Bruxelles. 

Retrouvez l’ensemble des articles de notre dossier “L’avenir de la Belgique se joue en 2024”

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