Feu vert syndical pour l’accord social

"Le processus démocratique a été excessivement sain", commente Thierry Bodson, président de la FGTB, à l'issue des discussions.

Le syndicat libéral a approuvé, mardi en comité national, à une large majorité de 88% le projet d’accord social dégagé par les partenaires sociaux du Groupe de 10 le 8 juin dernier. La FGTB a, elle aussi, mais de justesse, approuvé l’accord, a-t-on appris à bonnes sources.

Les trois syndicats, FGTB, CSC et CGSLB, ont approuvé mardi matin le projet d’accord social conclu il y a deux semaines par les partenaires sociaux réunis au sein du Groupe des 10. Largement, du côté libéral, ou de justesse du côté socialiste, c’est clairement l’amélioration du salaire minimum qui a convaincu les partisans du oui.

Après une réunion marathon, syndicats et employeurs étaient parvenus, le 8 juin, à un projet d’accord sur un certain nombre de questions sociales importantes. Ainsi, le salaire minimum sera relevé et les emplois de fin de carrière seront envisageables dès 55 ans. Les pensions complémentaires demeureront possibles, mais au plus tôt dès 60 ans, et des heures supplémentaires avantageuses fiscalement pourront être prestées.

La CGSLB, premier syndicat à officialiser sa position, a validé l’accord à 88% des voix. Son président, Mario Coppens, évoque cependant un accord “équilibré” mais plus “nécessaire” qu'”enthousiasmant”.

Du côté du syndicat chrétien CSC, l’approbation est moins franche, mais frôle cependant les 60% (58,68%). “C’est un moment important pour nous”, souligne la secrétaire générale Marie-Hélène Ska à l’agence Belga. Grâce à l’accord, “70.000 personnes qui touchent un salaire minimum” vont voir leur pouvoir d’achat augmenter. “C’est une grande réalisation”, estime-t-elle. La possibilité offerte de lever le pied dès 55 ans a également pesé pour le camp du oui. A l’inverse, “le point noir c’est la flexibilité et la pression toujours plus importante” sur les travailleurs, pointe-t-elle, se référant aux 120 heures supplémentaires d’heures supplémentaires défiscalisées.

Contrairement à la CSC, où l’accord a été perçu de manière assez homogène entre le nord et le sud, à la FGTB, les instances wallonnes se sont montrées plus frileuses, particulièrement en raison de cette flexibilité, a confirmé le président du syndicat Thierry Bodson.

Les militants ont finalement approuvé l’accord de justesse, 49,06% des votes étaient positifs, pour 49,01% contre l’accord. L’accord est donc approuvé. “Le processus démocratique a été excessivement sain”, commente Thierry Bodson à l’issue des discussions. L’accord est approuvé, mais “ça aurait pu tomber de l’autre côté”, signale-t-il. “Il n’y a pas de triomphalisme à avoir dans un sens ou dans l’autre.”

La décision a été difficile pour chaque centrale ou régionale, soulève-t-il encore. L’amélioration du salaire minimum, “rare dans un accord”, a clairement été l’élément le plus encourageant pour les partisans du oui, bien qu’ils déplorent globalement le fait que le poids de cette mesure retombe sur les deniers publics.

En outre, bien que la norme salariale (0,4%) ne figure pas dans l’accord, elle reste dans les esprits et est difficilement acceptable pour les militants, surtout au vu des prévisions de croissance du pays publiées par la Banque nationale de Belgique, note encore Thierry Bodson.

L’accord social est donc approuvé, par contre, dans chaque organisation syndicale, une chose reste claire: la loi de 1996 sur la compétitivité doit être modifiée, et toutes en feront leur cheval de bataille dans les mois qui viennent.

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