Un budget qui dérape plus fortement que prévu… et pas grand-monde pour s’en soucier
Le Comité de monitoring a rendu son rapport budgétaire. Si le budget 2024 est dans les clous, les finances publiques belges devraient déraper plus fortement qu’anticipé à l’horizon 2029. Bref, du pain sur la planche pour la prochaine législature. Car au sein de l’actuel majorité, le sujet ne passionne pas les foules.
Un déficit de 6,3% pour une dette de 119% du PIB en 2029. Voilà les nouvelles prévisions budgétaires peu rassurantes du Comité de monitoring. Un dérapage de 44,8 milliards d’euros, alors que le Bureau du plan tablait sur 39 milliards d’euros, ce qui n’était déjà pas glorieux.
Par rapport au déficit actuel, qui est de 4,4%, c’est une dégradation de 0,4% PIB par an, à politique inchangée. À l’horizon 2029, c’est l’augmentation des dépenses primaires qui pèse le plus (13,5 milliards, notamment en matière de défense), suivi par le vieillissement de la population (7 milliards d’euros) et enfin la charge sur la dette (6,7 milliards d’euros).
Dans le même temps, les nouvelles règles budgétaires européennes devraient s’appliquer dès 2025. L’effort budgétaire qui est anticipé tourne autour des 30 milliards d’euros, pour rentrer dans les clous européens. La question est de savoir si cet effort sera suffisant.
Où sont les députés ?
Nous l’avons déjà beaucoup écrit. Le prochain gouvernement avancera avec un boulet au pied qui ne lui laissera pas beaucoup de marge de manœuvre. Les finances publiques, qui conditionnent tout, devraient être la priorité numéro 1, sans attendre.
Mais en commission des Finances, pour interroger la secrétaire d’État au Budget, Alexia Bertrand (Open Vld), seuls deux députés de l’opposition étaient présents. Le spécialiste des chiffres de la N-VA, Sander Loones, et un député du Vlaams Belang. Aucun député du PTB, mais ça n’étonnera pas grand-monde, puisque le parti marxiste crie déjà à l’austérité. Qu’aucun député des Engagés ou de l’actuelle majorité ne soit présent est beaucoup plus préoccupant.
Car cela renvoie le signal qu’on ne se saisit pas de cette question. “Le temps des cadeaux et des ballons électoraux est vraiment passé”, a pourtant insisté la secrétaire d’État, qui a dû se sentir bien seule, mardi.
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