Dans la nuit de mercredi à jeudi, le kern a approuvé la loi-programme qui fait suite à l’accord de Pâques. Elle initie les grandes réformes de l’Arizona. Dans le même temps, un sondage RTBF/VRT/De Standaard vient sans doute soulager le gouvernement. Plus de la moitié des Belges soutient ses mesures fortes.
Dans cette première Enquête nationale, menée par les universités d’Anvers et de Bruxelles en mars 2025, une majorité des Belges soutient les mesures phares que l’Arizona veut mettre en place.
C’est le cas de la réforme des pensions du secteur public qui doivent progressivement être ramenées au niveau des pensions du secteur privé : 75% des Flamands plébiscitent cette mesure, contre 60% des Bruxellois et 56% des Wallons.
Ou encore, 72% des Flamands, 56% des Wallons et 52% des Bruxellois soutiennent la limitation des allocations de chômage dans le temps, l’autre mesure forte de l’Arizona. Pour le bonus/malus pension, ça passe en Flandre et à Bruxelles, mais cela divise en Wallonie avec 46% de satisfaits et 46% d’insatisfaits.
Un point d’attention pour Les Engagés
Une par une, les mesures fortes de l’Arizona sont globalement soutenues par une majorité de francophones. Mais quand ces derniers doivent juger l’action globale du gouvernement fédéral, une majorité de 53% des Wallons se dit insatisfaite, contre 45% des Bruxellois.
Par parti, une grande majorité des électeurs wallons du MR (63%) sont (tout à fait) satisfaits des mesures annoncées par le gouvernement De Wever, mais seulement 38% des électeurs des Engagés. La proportion est de 60% et 46% pour les électeurs bruxellois. Mais ça reste loin des 80% des électeurs de la N-VA satisfaits.
Autre élément intéressant de l’enquête, 40% des électeurs du PTB se disent d’accord ou tout à fait d’accord avec l’exclusion des chômeurs après deux ans, contre 30% pour les électeurs du PS, 26% pour les électeurs d’Ecolo.
Dernier élément à mettre en exergue : seuls 15% des Wallons, 14% des Bruxellois et 5% des Flamands se disent prêts à participer aux mouvements d’action dans la rue (manifestation, grève, etc.), 23% des francophones les soutiennent et entre 22 et 23% les désapprouvent.
Sans être un raz de marée en faveur des partis aux responsabilités, cette enquête montre que la population belge soutient globalement les mesures de l’Arizona, alors que la plupart des citoyens sont conscients qu’elles sont difficiles à prendre.
Accord sur la loi-programme
Bref, cette enquête tombe à pic avec l’accord sur la loi-programme intervenu au sein du kern, cette nuit. Cet accord initie deux des grands chantiers de l’Arizona : le chômage et les pensions.
Concernant la réforme du chômage, elle sera finalement mise en œuvre en trois étapes successives. Dès le 1er janvier, elle s’appliquera aux personnes en situation de chômage depuis plus de 20 ans. Le 1er mars, elle sera élargie aux demandeurs d’emploi inscrits depuis plus de 8 ans. Enfin, à partir du 1er avril, elle concernera également ceux qui sont sans emploi depuis plus de 2 ans.
Cela concernera 115.000 personnes dans un premier temps. Ensuite, au 1er juillet, 60.000 chômeurs supplémentaires seront à leur tour exclus du système, pour un total de 175.000 personnes. Cet étalement dans le temps de la réforme devrait créer un trou de 289 millions d’euros, par rapport aux 2 milliards espérés par le gouvernement fédéral. Mais l’effet retour de la réforme avait auparavant été sous-estimé, indique L’Echo, ce jeudi matin, à 900 millions d’euros. Autrement dit, l’Arizona disposait d’une marge de manœuvre.
Aussi, un accord est tombé sur les périodes assimilées. Les maladies professionnelles et les accidents de travail ne seront plus comptabilisés comme du travail effectif dans le calcul du droit au chômage. Rappelons qu’un chômeur devra justifier une période de 5 ans de travail effectif pour pouvoir bénéficier du chômage pour une période de deux ans.