Non-réforme fiscale: la gauche charge le MR, qui se dit “constructif”

Au surlendemain de l’échec de la négociation fiscale, les fractures au sein de la majorité ont été confirmées en séance plénière de la Chambre.

L’aile gauche de la coalition fédérale a répété, jeudi en séance plénière de la Chambre, tout le mal qu’elle pensait de l’attitude du MR, deux jours après que le gouvernement fédéral a acté l’échec des négociations concernant une réforme fiscale. De leur côté, les libéraux francophones se sont dits constructifs.

De Croo: objectif budget

Le gouvernement fédéral n’a pu s’accorder mardi soir sur un projet de réforme fiscale. Après de longues discussions, le Premier ministre, Alexander De Croo, “a dû constater que parvenir à un accord n’était pas possible sans impacter significativement la situation budgétaire”, avait alors indiqué son cabinet. Jeudi à la Chambre, il a réitéré cet argument. “Je ne vous cache pas que j’aurais préféré vous présenter ici un accord fiscal… mais pas au détriment de ceux qui devront travailler demain.”

Malgré des semaines difficiles, Alexander De Croo a confirmé vouloir continuer à travailler au sein du gouvernement. Le Premier ministre a indiqué se concentrer désormais sur le budget qui, selon lui, devra répondre aux normes européennes de Maastricht d’ici 2026.

Le MR, épinglé, reste serein

À gauche, on attribue l’échec de cette réforme au MR. “Les éléments n’étaient pas réunis parce qu’un parti n’a pas trouvé juste une plus grande contribution du capital, des spéculateurs et autres profiteurs de crise”, a fustigé Ahmed Laaouej (PS). “Le MR a perdu toute crédibilité. Combien de temps encore continuerez-vous d’écouter M. Bouchez (président du MR) ?”, s’est interrogé Joris Vandenbroucke (Vooruit), fortement applaudi sur les bancs socialistes et écologistes. “Tout un parlement est pris en otage par un seul groupe”, a estimé Dieter Van Besien (Ecolo-Groen). “Mais nous n’avons pas d’autres choix que de regarder vers l’avenir. Ce travail ne peut être perdu”.

Face aux critiques, le chef de groupe MR Benoît Piedboeuf a adopté un ton constructif. “Nous sommes tous d’accord sur le volet diminution fiscale. Là où ne s’accorde pas, c’est sur les moyens de la financer“, a-t-il observé. “Il faudra que l’on s’accorde un jour, ce sera un projet de législature (…) L’accord de coalition ne parle que d’une préparation (de la réforme fiscale, ndlr). Le travail du ministre des Finances est fait. On va continuer à travailler positivement.” Au moins, le MR ne semble pas pressé.”

Au nom du parti du ministre des Finances, Vincent Van Peteghem, le député Servais Verherstraeten (CD&V) a appelé à ne pas enterrer le travail effectué. “”Nous sommes un gouvernement qui a déjà beaucoup réformé et qui n’abandonnera pas. Retirez ces vétos, à gauche et à droite, nous voulons avancer.”

Ces passes d’armes au sein de la majorité a laissé l’opposition dubitative. “Vos partenaires vous ont dramatiquement fragilisé”, a ainsi lancé Maxime Prévot (Les Engagés) à l’attention du Premier ministre. Plusieurs députés ont toutefois également attribué au MR la responsabilité de l’échec. François De Smet (DéFI) a parlé de “Mouvement modérément réformateur”. “Le président du mouvement des riches a téléphoné, et tout le gouvernement est bloqué”, a affirmé Sofie Merckx (PTB).

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