La dernière de De Croo à la Chambre: “Notre politique a protégé le portefeuille des Belges” 

Alexander de Croo
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Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Ultime déclaration de politique générale du Premier ministre à la Chambre, avant les élections. Sur fond de grave crise au Proche-Orient. Et avec un dernier budget qui ouvre une campagne électorale tonitruante. La Vivaldi défend son bilan, malgré les crises. “Notre pays se porte bien!”

Contrat rempli pour le Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD), avec un accord budgétaire conclu dans les temps. L’objectif de 1,2 milliard d’économies a été atteint, tout en permettant quelques politiques nouvelles: des places d’accueil pour les candidats à l’asile, des flexy-jobs élargis… De quoi tenir une dernière déclaration de politique générale à la Chambre, avant la campagne électorale pour les élections du 9 juin 2024. Mot d’ordre: “Notre pays se porte bien, nous devons continuer!”

En préambule, la polémique Tillieux sur le Hamas 

Dans un contexte serein? Ce n’est jamais vraiment le cas au sein de la Vivaldi, sur fond de conflit en Israël. Le dernier incident en date concerne la présidente de la Chambre, Eliane Tilleux (PS), pointée du doigt pour ne pas avoir dénoncé clairement le terrorisme du Hamas dans une interview à LN24, sous prétexte qu’aucune des deux parties ne respecte le droit international. “Comment peut-on être présidente de la Chambre et dire des ignominies pareilles ?, demande Georges-Louis Bouchez, fraîchement prolongé à la tête du MR. Il y a clairement un problème et pas un petit…” Bon, il paraît que Sophie Wilmès devra désormais gérer les relations extérieures du MR… 

Elian Tillieux ouvre toutefois la séance en condamnant “une attaque terroriste sanglante et atroce du Hamas faisant mille tués”. Tout en regrettant “une escalade qui risque de perdurer” et déplorer “le nombre de victimes des deux côtés”. L’honneur est sauf. 

Pas de quoi perturber, donc, la prise de parole d’Alexander De Croo? Peter De Roover, chef de groupe N-VA, intervient d’emblée en relevant cette “polémique dans la presse francophone” concernant le caractère terroriste du Hamas. “Je pense que je l’ai clairement indiqué: une attaque terroriste sanglante et d’une atrocité absolue du Hamas, réplique Elina Tillieux. Je pense que c’est clair.” Tempête dans un verre d’eau. Ou électoralisme à tous les étages? Car droite et gauche, sur ce sujet du soutien à Israël ou aux Palestiniens, ne s’épargent guère. 

Elian Tillieux rappelle que l’on achève une législature marquée par les crises et une dernière dans un contexte difficile, avec l’impact de la crise en Ukraine. Elle appelle à mener les débat politiques sereins, insiste sur l’importance de la démocratie représentative dans un contexte de polarisation de plus en plus prononcé. On le constate tous les jours: les tensions sont grandes. Le parfum électoral accentue la fébrilité. 

Le Premier ministre, Alexander De Croo, entame: “Je tiens à présenter mes sincères condoléances aux familles des victimes de ce qui s’est passé en Israël. L’horreur que l’on a pu voir, les prises d’otage, tout cela témoigne d’une barbarie inacceptable. Cette violence ferme la voie à toute perspective de sécurité et de paix dans la région. La violence ne sera jamais la solution.” 

Place à son bilan, forcément bon à ses yeux.

“300 000 emplois ont été créés” 

“Il y a trois ans, vous avez accordé la confiance à notre équipe dans un contexte de Covid, prolonge le Premier ministre. De très nombreux emplois étaient dans la balance. Nous ne sommes pas restés victimes des événements. Nous avons pris notre destin en mains. Notre pays est sorti plus fort. Nos finances publiques s’améliorent peu à peu. Nous avons fait un effort de 5 milliards en 2024. Nous tenons nos promesses.” 

Au-delà des économies, le Premier ministre salue les mesures nouvelles, le soutien à la transition énergétique et la prime aux pompes à chaleur, la mise en place d’un service citoyens et insiste longuement sur l’élargissement des flexy-jobs dans douze secteurs complémentaires, une mesure voulue par les libéraux. “Cette mesure pour soutenir le marché de l’emploi s’est révélée comme un grand succès”, insiste-t-il. Un actif sur cinq travaille dans un flexy-job, les plus âgés peuvent rester à l’emploi et cela permet de lutter contre les pénuries d’emploi. 

“Le nombre d’actifs n’a jamais été aussi élevé. Cinq millions de Belges ont un emploi et, cette législature, 300 000 emplois ont été créés. Et nous n’avons pas cherché l’argent dans la poche des classes moyennes: nous avons été le trouver auprès des banques.”

“Notre pays se porte bien”

“Les miracles budgétaires n’existent pas”, souligne Alexander De Croo. Trois années de crises ne permettent pas d’assainir, cela demande du temps .Mais en réformant les pensions et en soutenant les actifs, nous maintenons le cap.”

“Nous avons aidé notre économie: 20 milliards au total. Ce volume était gigantesque. Nous avons fait le choix de ne laisser personne de côté. C’était un choix conscient et volontaire. Et comment aurions-nous pu laisser les Malgré les crises, la prospérité des Belges a cru de 3,8%. Nous avons fait mieux que la zone euro, que nos voisins français et allemands. 

Notre politique a permis de protéger le portefeuille des Belges et d’éviter le bain de sang social”, clame le Premier sous les applaudissements. En reconnaissant qu’il reste du travail à accomplir. 

De Croo insiste sur les promesses tenues: la pension minimale relevée, le tarif social et les primes durant la crise de l’énergie, la prolongation des deux centrales nucléaires pour éviter les coupures de courant, le maintien de la compétitivité des entreprises… “Tout cela, nous l’avons fait!” 

Malgré les crise, notre pays se porte bien. C’est pour cela que nous devons poursuivre notre action.” Il parle des huit mois qu’il reste d’ici aux élections. Après le scrutin de juin 2024, on verra ce qui est possible…

Une gestion moderne

Le Premier ministre insiste sur l’ambition de son gouvernement que l’on ne reconnaît pas assez à ses yeux. La mer du Nord en centrale énergétique, les mesures pour l’accueil et la migration, le soutien à l’Ukraine, l’innovation, les décisions pour défendre Bruxelles et protéger la gare du Midi… “Notre capitale mérite cela. La lutte contre la drogue mérite le même traitement. A Anvers, notre politique délivre des résultats. Bruxelles mérite cela aussi.”

Ce que les gens attendent de notre part, c’est une gestion moderne, insiste Alexander De Croo en saluant la grande majorité silencieuse qui s’investit sans compter dans la société. “Nous devons, nous, politiques, dépasser les antagonismes et nous battre contre les fake news. Si nous abandonnons notre démocratie à la désingormation , nous allons droit dans le mur.”

Alors qu’il réclame la confiance, les applaudissements, cette fois, sont nourris. Reste à savoir si l’électeur suivra cet enthousiasme.

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