La fête nationale signe le début des vacances parlementaires et marque généralement une pause, rue de la Loi. D’ici là, l’exécutif de Bart De Wever tentera de conclure son fameux accord d’été. Il ressort certains signaux positifs des dernières discussions. Une nécessité sur l’Arizona ne veut pas se transformer en Vivaldi.
C’est l’une des grandes spécialités de la politique belge : se fixer une date butoir, s’enfermer et faire aboutir un accord au bout de l’effort. Si Bart De Wever voulait à tout prix éviter de ressembler à la Vivaldi et à Alexander De Croo, il emploie pourtant les mêmes méthodes pour son exécutif.
Les discussions ont duré toute la nuit pour se terminer à 5 heures du matin, ce mardi, sans accord au bout. “Mais les choses vont dans la bonne direction”, pointe un initié. Le kern – le Premier ministre et ses vice-premiers – se retrouve jeudi matin, pour une journée probablement marathon.
Parce que l’idéal serait d’atterrir avant la séance plénière de jeudi, la dernière avant la rentrée, en octobre. Cela permettrait d’éviter d’afficher certaines dissensions et couper l’herbe sous le pied de l’opposition.
Des dossiers liés
C’est une autre manille de la politique belge : vouloir lier les dossiers les uns aux autres de sorte de former un grand entonnoir. Il n’y aura pas de réforme du chômage s’il n’y a pas de réforme des plus-values. Et il n’y aura pas de réforme des plus-values s’il n’y a pas de réforme fiscale, avancée à 2026, réclame le MR.
Mais il n’y aura pas de réforme du chômage s’il n’y a d’argent pour les CPAS, réclament les Engagés. Et il n’y aura pas de réforme du chômage ni d’achats supplémentaires de F-35, s’il n’y a pas de taxe sur les plus-values, prévient Vooruit.
La N-VA ne donnera d’accord sur rien si son ministre des Finances, Jan Jambon, n’engrange pas des points dans sa réforme des pensions. Sans oublier que tous doivent se creuser les méninges pour trouver l’argent nécessaire pour les investissements dans la défense.
Pression budgétaire
Le contexte budgétaire est en train de mettre une pression considérable sur cette Arizona. Toutes les grandes institutions préviennent : les finances publiques dérapent, malgré les réformes, et l’atteinte du taux d’emploi de 80% est illusoire.
Bart De Wever a déjà annoncé la nécessité de nouvelles coupes budgétaires. Georges-Louis Bouchez veut ajouter un addendum à la rentrée, en complément de l’accord de gouvernement, pour les marquer noir sur blanc. Maxime Prévot s’en tient à l’accord de gouvernement, mais a déjà évoqué la nécessité de nouveaux impôts.
Il y a de plus en plus de friture sur la ligne entre les deux partenaires francophones.
À bien des égards, cet accord d’été semble décisif : soit il permet de remettre l’Arizona sur de bons rails, soit il annonce un gouvernement en voie de “vivaldisation”.