Bouchez déclare sa flamme à la N-VA

Georges-Louis Bouchez et Theo Francken en 2018. © belga
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Jusqu’ici, le président du MR laissait entendre qu’il ferait bien une coalition sans le PS en 2024. Désormais, c’est exprimé de façon cash.

« Si la NVA veut faire du socio-éco on sera son meilleur partenaire. C’est vrai, la Suédoise était plus efficace. Un gouvernement plus homogène sur le plan des idées est plus fort sur le plan des décisions. » Voilà ce que Georges-Louis Bouchez, président du MR, exprime de façon cash ce mercredi matin sur BX1.

Avec son approche de “droite populaire” et ses rendez-vous réguliers en Flandre, le numéro un libéral laissait entendre jusqu’ici à demi-mots sa préférence en vue du scrutin de 2024. C’est désormais exprimé sans complexe: si c’est possible, et si le communautaire est mis au frigo, il ne dit pas ‘non” à une alliance avec Bart De Wever. « En 2024, si le score électoral nous le permet, nous formerons le gouvernement le plus de centre-droit possible. »

Le souvenir de Charles Michel

Dans un article de La Libre, ce mercredi, il est également précisé que le député Theo Francken, ancien secrétaire d’Etat N-VA à la Migration, jouerait les intermédiaires pour rapprocher Bouchez de De Wever. Les deux hommes se disent “amis” et ont débattu encore récemment à Jurbise, la commune de Jacqueline Galant.

Il est vrai que les relations entre le président du MR et le président de la N-VA s’étaient déteriorées après le “coup” de 2020, quand l’axe libéral-écologiste a mis un terme au rapprochement PS – N-VA pour conclure une réforme de l’Etat. De Wever n’apprécie pas non plus le côté ouvertement belgicain de Bouchez.

Ce faisant, Georges-Louis Bouchez marche sur les pas de Charles Michel, qui l’avait adoubé à la tête du parti: en 2014, l’actuel président du Conseil européen avait toutefois pris tout le monde par surprise en s’alliant avec la N-VA pour mettre l’accent sur le socio-économique, en laissant le communautaire au frigo. Il ne s’était pas déclaré à l’avance, mais avais réagi au fait que le PS avait laissé le MR de côté dans les majorités wallonne et bruxelloise.

Cette fois encore, les dossiers ne manquent pas pour un rapprochement de ce type: gestion de la dette, réformes structurelles, avenir énergétique… “Nous ne rentrerons pas dans un gouvernement d’instabilité énergétique, dit Georges-Louis Bouchez. J‘en ai marre de l’amateurisme d’Ecolo dans ces dossiers.” 

Mais le président du MR joue également une carte risquée, tant ses homologues du PS, Paul Magnette, et d’Ecolo, Jean-Marc Nollet, ont déjà exprimé leur courroux à son égard. Le socialiste, d’ailleurs, dit régulièrement qu’il formera le gouvernement… le plus à gauche possible.

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