Bart De Wever prolongé par le Roi: la “grande crise” évitée… pour l’instant
Le président de la N-VA reste formateur. Un nouveau rapport attendu le 20 décembre. Mais sa méthode de travail a été critiquée et la fracture au sein de l’Arizona laisse présager d’autres moments difficiles.
Le formateur royal Bart De Wever reste en piste. Sa mission a été prolongée ce mardi par le Palais. “Il a fait rapport au Roi sur sa mission en vue de la formation d’un nouveau gouvernement, précise-t-on. Son prochain rapport est attendu le 20 décembre.”
Mais la perspective d’avoir un gouvernement fédéral pour Noël est loin d’être garantie. Car ces dernières heures ont été difficiles et une réunion de trois heures entre les cinq présidents de parti a été nécessaire, mardi après-midi, pour apaiser les tensions, avant que Bart De Wever ne se rende au Palais.
Au sein de la N-VA, certains évoquaient même dans la presse flamande “un parfum de grande crise”. Qui aurait donc été évitée… pour l’instant. Lors de la réunion de mardi, les cinq partenaires ont décidé que Bart De Wever pouvait continuer. Il serait question d’un nouveau cadre budgétaire.
Une méthode contestée
Frank Vandenbroucke (Vooruit) avait jeté un pavé dans la mare en critiquant la méthode du formateur. En clair: il faut aller au finish. “Toutes les questions qui sont devant nous, les problèmes sociaux, économiques et budgétaires importants, doivent être mis sur la table ensemble maintenant et nous voulons négocier cela sept jours sur sept, du matin au soir, avec tous les partis autour de la table, a-t-il affirmé. Nous devons vraiment aller de l’avant maintenant.”
Après la crise précédente et le retrait de Conner Rousseau (Vooruit) de la table de négociation, les présidents Georges-Louis Bouchez (MR) et Maxime Prévot (Engagés) avaient également plaidé, dans un entretien à Trends Tendances, pour un sprint final en mode “conclave” à huis-clos. Dans la réalité, l‘écueil budgétaire et la volonté de réformes continuent à diviser.
“Bart De Wever est dégoûté, affirme une source à La Libre. Dégoûté des critiques diffusées dans les médias contre sa méthode de travail.”
Cette question posée sur la méthode cache, en effet, une fracture plus fondamentale, sur l’effort budgétaire à réaliser et la répartition de celui-ci. La N-VA et le MR souhaitent un engagement clair sur le cadre budgétaire, avec une proportion équivalent à 20 milliards d’économies à réaliser et 3 milliards de politiques nouvelles. En réclamant une discussion globale, Vooruit souhaite en réalité adoucir l’effort ou obtenir une contribution plus importante des “épaules les plus larges”.
Sammy Mahdi (CD&V) insistait, pour sa part: “Le plus important, c’est que, tous ensemble, nous plongions dans le marché du travail, les pensions et la fiscalité. Les jours passés, nous avons parlé d’autres textes mais le fondement de ce gouvernement se trouve dans les textes socio-économiques. Nous avons besoin de ces grandes réformes et je peux seulement espérer qu’à partir de demain, chaque jour, du matin au soir, nous serons à la tâche jusqu’à ce qu’on ait un accord.”
“Un format télévisé”
L’économiste Geert Noels, CEO d’Econopolis, ironise: “Peut-être que la formation de gouvernement devrait devenir un format télévisé. Parce que les présidents de partis veulent toujours obtenir des résultats devant les caméras, se montrer constructifs et donner du temps.”
Mais il prolonge, un peu plus tard; “Les discussions bloquent parce que personne n’a rien à gagner de l’Arizona. Il n’y a plus d’argent à répartir, mais seulement à épargner.”
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