Bart De Wever premier en Flandre, le MR premier à Bruxelles où le PS sauve les meubles, la Wallonie bascule à droite
La N-VA aurait réussi son pari en Flandre, devançant le Vlaams Belang. Les libéraux remporteraient Bruxelles. Le MR et les Engagés déferlent sur Wallonie. Tremblement de terre de centre-droit en vue.
La première grande surprise de cette élection du 9 juin 2024 viendrait de Flandre. Certes, le Vlaams Belang serait en hausse, mais Bart De Wever aurait réussi son pari de fin de campagne; il resterait le premier parti de Flandre, devant un Vlaams Belang en hausse.
Avec quelque 25% des voix, la N-VA serait bien devant le Belang avec quelque 22%. Traduction: elle aurait la main pour former une majorité en Flandre – et serait même incontournable. Mieux: une tripartie pourrait être possible avec Vooruit, best of the rest, et le CD&V. L’Open VLD resterait autour des 10%, tandis que Groen chute.
En Belgique francophone, la forte hausse des libéraux et des Engagés est l’élément majeur. “Cela montre que les électeurs avaient besoin d’une ligne claire”, souligne Sophie Wilmès (MR).
La joie de De Wever, les larmes de De Croo
“Chers amis, nous avons gagné cette élection, s’est félicité Bart De Wever, accueilli aux cris de “Bart Premier” et désireux de “prendre ses responsabilités” en Flandre. “Les électeurs flamands ont réglé leur compte à la Vivaldi”, a-t-il clamé, en estimant qu’il “audrait tenir compte du résultat des Flamands”. Il a souligné aussi que les francophones ont également choisi de mettre en terme la Vivaldi.
Le Premier ministre sortant, Alexander De Croo (Open VLD), a reconnu sa défaite, en larmes, affirmant que son parti “serait de retour”. Mais il ne participera pas à une majorité et son président, Tom Ongena, se retire.
En Belgique francophone, la forte hausse des libéraux et des Engagés est l’élément majeur. “Cela montre que les électeurs auraient besoin d’une ligne claire”, souligne Sophie Wilmès (MR).
Bruxelles: le MR a la main, mais…
Dans la Région-Capitale, le MR est donné premier parti et pourrait être “incontournable”, mais rien n’est encore sûr. Il devançerait le PS, qui sauve les meubles à la deuxième position, mais semble bien fragilisé. Le PTB serait troisième. Les libéraux disposeraient d’une clé importante dans les formations de majorité en sud du pays.
Mais Philippe Close (PS), bourgmestre de la Ville de Bruxelles, estime que les partis de gauche “progressaient”, tandis que des élus soulignaient la “difficulté” de gouverner avec le MR. En tant que premier parti, les libéraux auront toutefois la main.
Ecolo est, en outre, en forte chute, tant à Bruxelles qu’en Wallonie. Reconnaissant cette défaite, Zakia Khattabi, ministre fédérale sortante, soulignait sur la RTBF que “le signal de l’électeur serait entendu”. Une cure d’opposition est-elle possible? “On verra”, dit-elle.
Wallonie : glissement à droite
En Wallonie, les résultats sont restés flous plus longtemps, mais au fur et à mesure, les progressions du MR et des Engagés ressortaient clairement, avec un PS en difficulté. Une majorité entre le MR et les Engagés seraient-elle possible? C’est une tendance à suivre en soirée.
Le MR réussit son pari d’être le premier parti francophone. Un tremblement de terre de centre-droit est-il en vue? Le MR serait autour de 30%, les Engagés à 21,3%, le PS repasse en deuxième position à 22,7% et le PTB à 11,6%, en recul. Attention toutefois aux votes dans les centres urbains.
Paul Magnette, président du PS, a salué le “maintien” à Bruxelles et a reconnu “l’érosion” de son parti en Wallonie et une “progression de la droite”, en soulignant que les résultats restent flous. Son discours reste prudent. “On ne sait pas dire qui sera premier.” Un bureau de parti du PS se réunira lundi après-midi pour analyser les résultats et délivrer un message plus clair.
“Chers amis, quelle belle victoire!, s’est exclamé Maxime Prévot, président des Engagés, en se félicitant d’avoir réussi la “remontada” annoncée. “Nous avons eu le courage de changer et nous sommes en capacité de mettre cela en action dans tous les exécutifs du pays, les électeurs nous y poussent.”
Paradoxalement, la chute de l’Open VLD en Flandre risque de handicaper le MR, tandis que la hausse de Vooruit pourrait soulager le PS. Les machines à décompter se mettent en marche.
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