Fébrilité socialiste, espoir libéral, crainte écologiste: il reste deux semaines…

Les presidents de parti francophones lors d'un débat télévisé: des fortunes diverses dans le dernier Baromètre.
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Les lignes ont bougé dans le dernier Baromètre préélectoral: le MR numéro un francophone, le PS en chute, Ecolo boit la tasse, les Engagés grimpent. De quoi induire une fin de campagne agressive. La clé se trouve chez les indécis.

Voilà un Baromètre qui induit des sentiments dans les états-majors des partis politiques. Même si ce n’est “que” un sondage. Selon la dernière épure Le Soir-RTL-Ipsos avant le scrutin, les lignes bougent.

Le MR serait le premier parti francophone, largement en tête à Bruxelles (23,3%) et à égalité avec le PS en Wallonie (22,6%). Le parti de Paul Magnette perd des plumes en Wallonie, donc, et s’effondre à Bruxelles (3e avec 15,2%). Quant aux écologistes, ils boivent la tasse de façon plus nette: 8,8% en Wallonie et 12,5% à Bruxelles. Voilà pour l’état des lieux au sein de la Vivaldi.

Le grand vainqueur serait les Engagés (18,1% en Wallonie, 7,7% à Bruxelles), davantage encore que le PTB (14,5% en Wallonie, 19,8% à Bruxelles), mais c’est comme si le prti du travail se contentait de cela.

Le social divisé, le climat absent

Des signaux d’alarme résonnent à gauche. Au PS, où la fébrilité est réelle depuis plusieurs semaines, on sait qu’on joue gros. Ce n’est pas pour rien que Paul Magnette rappelle la nécessité d’être premier parti et cisaille des libéraux qui “couperaient dans les dépenses publiques”. Le match est toujours en cours face au PTB, mais rien ne dit que les play-offs permettront aux socialistes de jouer au Club Brugeois. D’autant que les Engagés leur prennent aussi des voix.

Boulevard de l’Empereur, ce sera la mobilisation générale.

Dans le camp écologiste, c’est la soupe à la grimace. Comme si cette tendance se vérifiait: après chaque participation au pouvoir, les verts boivent la tasse. La tendance est, il est vrai, générale en Europe avec un enjeu climatique passé au second plan derrière le pouvoir d’achat – malgré l’urgence. Zakia Khattabi, ministre fédéral du Climat, le rappelait ce week-end: “La crise climatique n’est pas un enjeu de niche : c’est un enjeu de sécurité, un enjeu économique, budgétaire, un enjeu de logement d’emploi, de formation. C’est LA question sociale de ce siècle.”

Mais cela risque d’être difficile d’inverser la tendance en deux semaines.

La Belgique glisse à droite

Comme pour confirmer la tendance de cette étude réalisée par des universitaires en lien avec le test électoral de la RTBF, la Belgique francophone glisserait sur sa droite. Avec son discours de “droite populaire”, Georges-Louis Bouchez réussira-t-il son pari? Dans ce sondage, il est loin des 30% qu’il promettait, mais une place de premier parti serait déjà une belle réussite.

Principal danger: outre le fait qu’il ne s’agit là que d’une photographie instantanée, ne pas verser dans l’arrogance ou l’euphorie.

On serait tenté d’en dire de même pour les Engagés, auteur d’une remontada historique. Mais on le répète et La Libre le confirme ce lundi: les deux partis se disent qu’il pourraient opérer une “révolution des mentalités” du côté francophone, avec un petit air désuet de RPR-UDF, l’alliance des droites en France, d’antan.

La Flandre en noir

Cela dit, tout ceci est bien beau, mais il faudra tenir compte du nouveau “dimanche noir” attendu en Flandre, avec un Vlaams Belang à 26,8%.

L’hypothèse du politologue Carl Devos se confirme: la N-VA devra sans doute s’appuyer sur la tripartite traditionnelle pour gouverner.

Mauvaise nouvelle, par contre, pour les libéraux de Bouchez: l’Open VLD s’effondre à 8,2%, tandis ue Vooruit remonte. Résultat: la première famille politique du pays serait la socialiste.

Mais attention: il resterait entre 30% et 35% d’indécis. Tout se jouera ces deux prochaines semaines, avec le sentiment antipolitique en toile de fond.

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