Et si les Engagés remplaçaient… les écologistes dans les futures majorités
Le parti de Maxime Prévot, très courtisé, n’émet pas d’exclusive et ne privilégie pas forcément l’Olivier cher à Paul Magnette. Les libéraux ne sont pas exclus. Un enseignement à retenir.
Le premier débat entre présidents de parti francophone, mardi soir sur RTL, a témoigné de l’envie carnassière de Paul Magnette de courtiser Ecolo et les Engagés pour former un Olivier en Belgique francophone, après les élections. Avec un parti centriste qui reprend du poil de la bête, le PS rêve en couleurs de rejeter le MR dans l’opposition, l’inimité entre Magnette et Bouchez étant aussi forte qu’elle l’était entre Magnette et Charles Michel, en 2014.
“Si les résultats le permettent, je ne crois pas que l’Olivier aurait notre préférence“, nous murmure toutefois un cadre des Engagés, un sentiment corroboré à plusieurs sources. Maxime Prévot, président des Engagés, a d’ailleurs répété lors du débat qu’il n’avait “pas d’exclusive à l’égard du MR”, une fragile main tendue dans un cortège de critiques venues de PS et d’Ecolo à l’égard des libéraux. Même si Prévot n’a pas répondu aux sollicitations de Bouchez lui demandant de choisir son camp, en fin de débat.
Des politiques à mi-chemin
Après un travail de fond important, les Engagés veulent dérouler leurs plans d’action et participer, si cela est possible, à des coalitions susceptibles de les concrétiser. A cet égard, plusieurs lignes de force – notamment en matière économique ou énergétique (avec le retour du nucléaire) – positionnent davantage le parti centriste… à mi-chemin entre le PS et le MR.
C’est sans doute à cette place-là, en remplacement d’écologistes déforcés, que se trouverait leur place naturelle. Car si la proximité entre rouges et verts a transpiré lors de cette joute électorale, la fragilité d’Ecolo était également visible, mardi soir.
Pour forcer la main d’une telle tripartite traditionnelle entre socialistes, libéraux et Engagés, il faudrait toutefois surmonter cette inimitié personnelle et quasi physique entre Paul Magnette et Georges-Louis Bouchez. Pour y arriver, l’appui de… Sophie Wilmès sera peut-être nécessaire, l’ancienne Première ministre ayant été désignée – on a parfois tendance à l’oublier – négociatrice en chef des libéraux.
Le fiscal comme noeud
Cela étant dit, un double élément de fond sera sans doute prépondérant: la gestion du budget la fameuse réforme fiscale qui n’a pu être conclue sous la Vivaldi. Ce seront des enjeux majeurs pour la future majorité.
Si le MR se voulait défendeur d’une rigueur budgétaire, tout le monde ne l’analyse pas forcément de la sorte. “Le MR rase plus gratis que nous dans la réforme fiscale et c’est là que se joue vraiment le budget”, nous dit une source engagée. Le MR propose de baisser la fiscalité à hauteur de quelque 10 milliards d’euros en finançant cela par une incertaine hausse de l’activité et de l’emploi.
Ce ne sera décidément pas simple de s’entendre. Mais le message est envoyé: tout n’est pas encore plié pour le PS. En sachant, bien sûr, que les électeurs ont les cartes en mains pour lancer les signaux décisifs.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici