Et maintenant, qui est le favori pour devenir Premier ministre ou ministre-président ?

Maxime Prévot (Les Engagés), Bart De Wever (N-VA), Georges-Louis Bouchez (MR) et Sammy Mahdi (cd&v) - Belga Image
Baptiste Lambert

Lors de ces élections riches en surprises, deux personnes semblent avoir la main, à chaque niveau de pouvoir : Bart De Wever et Georges-Louis Bouchez. Mais cela ne donne aucune garantie sur un couronnement.

  • En Wallonie, l’horizon politique est le plus dégagé. Les fortes progressions des libéraux et des Engagés leur permettent de réaliser une majorité, ensemble, et c’est ce qui semble se dessiner. Forcément, le MR part hyper favori pour décrocher la ministre-présidence. Willy Borsus va-t-il prendre la tête de l’exécutif wallon ? Il se dit que Georges-Louis Bouchez nourrit lui aussi des ambitions, mais il est à la tête du parti et doit, aux côtés de Sophie Wilmès, négocier une coalition fédérale. Une porte ouverte pour Les Engagés ?
  • En Flandre, la N-VA reste le premier parti. Et une coalition pourrait rapidement se mettre au travail. Bart De Wever et Conner Rousseau (Vooruit), se sont déjà téléphoné. Et l’ajout du cd&v, en léger retrait, pourrait compléter une tripartite au nord du pays. À la ministre-présidence, c’est plus indécis. Est-ce que Jan Jambon sera prolongé, lui qui a été fortement critiqué pour l’action de son gouvernement et qui en est sorti affaiblit ? Les socialistes flamands pourraient vendre chèrement leur peau. À ce stade, une coalition qui regrouperait la N-VA et le Vlaams Belang n’est pas favorite. Bart De Wever ne jouerait cette carte qu’en tout dernier recours.
  • À Bruxelles, le MR a la main, mais manque de partenaires. La percée des Engagés, à 10%, est insuffisante, et DéFI est en sérieuse perte de vitesse. Une coalition entre le MR et le PS pourraient se dessiner, mais s’annonce explosive. Georges-Louis Bouchez s’en est déjà pris à Ahmed Laaouej (PS), qui n’est plus favori pour prendre la ministre-présidence. Le protégé de Bouchez, David Leisterh, est par contre plébiscité : il mènera en tout cas les négociations dans la capitale.
  • Au fédéral, c’est bien sûr la plus grande inconnue. La coalition qui semble la plus logique est une coalition qui regrouperait les coalitions du nord et du sud du pays. La coalition arizona : N-VA, MR, Engagés, cd&v et Vooruit. L’heure de Bart De Wever ? C’est probable. Georges-Louis Bouchez ? C’est possible. Mais dans un cas comme dans l’autre, le gagnant devra faire des concessions communautaires. Sophie Wilmès ? Elle dit privilégier l’Europe, mais ne revendiquera-t-elle pas davantage en Belgique, forte de ses plus de 500.000 voix de préférence ? Avec la défaite de l’Open Vld, toutefois, les libéraux sont affaiblis en tant que famille. Sur papier, une suédoise avec les Engagés est possible, mais il est probable que les libéraux flamands choisissent l’opposition. Enfin, il y a la possibilité de voir couronner un outsider, pour mettre les deux grands d’accord. Les yeux se tourneraient alors du côté des chrétiens-démocrates où Sammy Mahdi et Maxime Prévot peuvent nourrir des ambitions. Après tout, sans l’Open Vld, les Engagés et le cd&v formeraient la plus grande famille politique d’une coalition arizona. Mais ces deux options sont plus incertaines et surtout fort inconfortables avec une puissante N-VA et un puissant MR. Rappelons que les deux précédentes coalitions ont été victimes du même défaut de fabrication : ne pas fournir un Premier ministre issu du premier parti.

Sur le plan purement institutionnel, le Palais vient d’annoncer que le roi recevrait ce lundi Bart De Wever, Tom Van Grieken et puis Georges-Louis Bouchez, respectant l’ordre des résultats.

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