“Encore au moins 5 ans pour rattraper notre handicap salarial”

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Compte tenu des hausses de salaires attendues en Belgique et en Allemagne, il faudra encore au moins cinq ans pour que les secteurs industriels belges rattrapent leur handicap salarial, estime mercredi Agoria, la fédération de l’industrie technologique.

Patronat et syndicat du secteur de la métallurgie en Allemagne ont convenu ce mercredi matin à Munich d’un accord sur une hausse de salaires, après des négociations ardues. Selon les termes de l’accord qui court sur vingt mois, les salaires augmenteront en deux temps, après une stagnation en mai et juin: +3,4% à partir du 1er juillet 2013, puis +2,2% au 1er mai 2014, ont indiqué les deux parties dans des communiqués.

En Belgique, on attend une hausse de 1,6% des salaires dans les secteurs industriels l’année prochaine. “La hausse des salaires allemands allège notre handicap salarial, mais ne le fait pas disparaître. Même si les employeurs et les syndicats allemands convenaient de la même augmentation chaque année à partir d’aujourd’hui, il faudrait tout de même à notre pays – en appliquant la même politique – au minimum 5 ans pour rattraper son retard”, souligne Paul Soete, administrateur délégué d’Agoria, cité dans un communiqué.

Agoria estime en effet que le handicap historique des secteurs technologiques et des fabrications métalliques belges par rapport aux entreprises technologiques allemandes atteint actuellement 7,5%. La fédération de l’industrie technologique préfère par ailleurs au système d’indexation automatique des salaires appliqué chez nous le modèle de concertation sociale allemand.

“Employeurs et syndicats se présentent comme des partenaires, au sens propre du terme, avec un accent sur le partage des responsabilités. Aussi bien dans les moments difficiles que dans les périodes économiques plus favorables. C’est pourquoi ils parviennent aujourd’hui à convenir de cette hausse importante des salaires. Notre système d’indexation linéaire automatique est très différent, car il n’est pas lié aux bénéfices ou au contexte économique. Il s’agit par ailleurs d’une augmentation réelle significative pour le travailleur allemand, vu la faible inflation”, argumente encore Paul Soete.

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