Coup de tonnerre ou coup politique ? Paul Magnette annonce une cure d’opposition pour le PS

Paul Magnette a lancé sa campagne, le 18 février à Bruxelles.. BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK
Baptiste Lambert

Paul Magnette a proposé sa démission mais elle a été refusée par le Bureau du parti. Le PS est en crise, après des résultats peu flatteurs.

Ce lundi, le président des socialistes francophones a posé au Bureau la question de son maintien à son poste. “A l’unanimité, il m’a demandé de poursuivre le travail et d’entamer sans délai la campagne pour les élections communales”, a affirmé Paul Magnette.

Pour le moment, le président du PS reste donc en place. Mais à la sortie du bureau politique, il a annoncé que son parti avait choisi l’opposition à tous les niveaux de pouvoir. “Le débat que nous avons mené nous a conduits à tirer la conclusion tout à fait logique de cette situation: il est logique pour nous d’aller partout dans l’opposition puisque la vague a été à droite et que les vainqueurs sont le MR et les Engagés”, a-t-il déclaré. C’était une évidence pour l’échelon wallon et fédéral, beaucoup moins pour le niveau bruxellois, où le PS était jugé indispensable.

 “Il y a une formule où le PS est contournable. Il revient au MR, première formation politique à Bruxelles, de prendre les contacts. On verra. A priori, nous faisons le choix de l’opposition. Il y a une vague qui s’est portée vers la droite et l’ensemble du paysage politique francophone s’est déplacé vers la droite. J’en prends acte”, a encore ajouté M. Magnette. “Il y a une tendance européenne généralisée. Toute l’Europe a viré à droite, la Belgique n’a pas fait exception”.

Coup tactique ?

Il faudrait par exemple que le MR et Les Engagés aillent chercher Ecolo et DéFI, en plus de trouver une majorité côté flamand. Il est encore trop tôt pour se prononcer, car il pourrait tout aussi bien s’agir d’un coup tactique de la part des socialistes : le MR devrait aller les convaincre, en concédant davantage. Par ce mouvement, le président du PS anticipe une cure d’opposition et met la pression sur le MR à Bruxelles.

Mais c’est un sacré coup de tonnerre qui a retenti dimanche du côté francophone. Depuis ce matin, Rajae Maouane (Ecolo), Jean-Marc Nollet (Ecolo) et François De Smet (DéFi) ont tous démissionné.

Message très progressiste

Le président de la fédération bruxelloise du PS, Ahmed Laaouej, a de son côté déjà mis en garde les libéraux dans la capitale si le PS est associé à des discussions gouvernementales. “Il y a un message très progressiste envoyé par les électeurs, il faudra en tenir compte. Ceux qui rêvent d’austérité, de couper dans la cohésion sociale, etc. devront compter avec le PS parce notre parti sort renforcé à Bruxelles: on se maintient très bien, on gagne même un siège à la Chambre”, a-t-il averti.

Le Roi poursuivra mardi ses consultations par l’audience du président du PS.

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