Coppieters, de Wasseige, Verougstraete, des déçus du MR: les Engagés retrouvent le centre-droit

Ne recruit Lyseline Louvigny, Les Engages' chairman Maxime Prevot and new recruit Yves Coppieters pictured during a press conference to present a new personality from civil society who will be joining Les Engages (french-speaking christian humanists party Les Engages) and who will occupy one of the heads of list at the next 2024 elections in Wavre, Monday 18 September 2023. BELGA PHOTO ERIC LALMAND
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Les arrivées d’Yves Coppieters et de Lyseline Louvigny en Brabant wallon, après celles de l’ex-CEO de l’UWE et de l’ex-manager de l’année, confortent le virage amorcé par le président Maxime Prévot. La chasse à Bouchez est engagée.

Si le PS n’a pas le monopole du coeur, le MR n’a pas celui de l’entrepreneuriat.” Cette petite phrase très giscardienne de Maxime Prévot, président des Engagés, à L’Echo du week-end, résume bien le centre qu’il essaie de reconstruire.

Après de longues années d’une domination sans réserve du CDH par une Joëlle Milquet située au centre très à gauche, proche d’un PS qui lui garantissait l’accès au pouvoir, et après une inflexion menée par Benoît Lutgen, voilà un président qui renoue avec un centre-droit trop longtemps délaissé. La cure d’opposition choisie volontairement et le processus de renouveau permettent aujourd’hui à Maxime Prévot de tourner définitivement la page de l’ancêtre PSC… en reprenant paradoxalement certains de ses accents.

Place à la société civile

Le cap est au “courage” de changer, de rompre avec les codes politiques pour intégrer des réprésentants de la société civile: 50% des têtes de listes pour le scrutin du 9 juin 2024 en seront issus. Après Yvan Verougstraete, ancien manager de l’année du Trends Tendances et CEO de Medi-Market, après l’arrivée surprise d’Olivier de Wasseige, ex-CEO de l’Union wallonne des entreprises (UWE), on annonce aussi celle, pas encore confirmée, de Jean-Jacques Cloquet, ancien CEO de l’aéroport de Charleroi. Ce lundi a en outre été annoncée l’arrivée, dans un autre registre (quoique), d’Yves Coppieters, un de ces épidémiologistes omniprésents durant la crise du Covid.

Cap au centre-droit, encore et toujours. Les Engagés chassent sur les plates-bandes de l’entrepreneuriat pour illustrer la besoin de changement pour la Wallonie et Bruxelles. “Nous sommes en opposition à une gauche qui se cramponne à des acquis et à une droite qui s’accroche à des privilèges”, résume Maximpe Prévot. Mais il chasse aussi sur le social et l’associatif. Yves Coppieters était un des épidémiologistes dont le ton trachait lors de la pandémie, plus “réformateur” peut-être.

“La crise sanitaire nous a apporté de nombreux enseignements dont la nécessité urgente de complètement inverser le paradigme dans lequel la plupart des pays se sont trouvés bloqués à cause de cet attentisme et l’inertie du monde politique et de la société en général face aux changements et transitions que nous vivons”, exprime Yves Coppieters. Changer les codes de la politique, disait-on…

A la gauche du MR

En plus de l’arrivée de l’épidémiologiste, les Engagés se réjouissent de la venue de Lyseline Louvigny. Députée MR au Parlement de Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles jusqu’en 2019, Echevine à Tubize de 2012 à 2017, elle est aujourd’hui conseillère communale MR et juriste au SPF Economie. Ce n’est pas un poids lourd de la politique, mais son transfert rappelle celui de l’ancien ministre wallon Jean-Luc Crucke, annoncé en grandes pompes voici un an.

Le défi lancé aux troupes de Georges-Louis Bouchez est bien réel. “En tant que libérale-sociale, je ne trouvais plus de sens à mon action politique au sein du MR où les postures prises, le conservatisme et le manque de confiance et de respect finissent par étouffer l’engagement et l’esprit d’initiative”, argumente-t-elle.

Maxime Prévot comprend qu’il dispose peut-être d’une fenêtre d’opportunité pour redonner vie à un parti qui, il ne faut pas l’oublier, est moribond. Son slogan: la Belgique fonctionne mieux avec un centre fort, il est bloqué quand la gauche et la droite se polarisent.

Ce ton nouveau a du sens, les personnalités défilent, reste à savoir ce que pensera l’électeur de ce qui ressemble furieusement à un remake de l’En Marche d’Emmanuel Macron. Dans un autre pays, bien des années plus tard, avec le recul d’une expérience qui connaît bien des heurts.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content