Citadelle – CHU de Liège: “On va mutualiser nos forces face à la raréfaction des moyens”
Sylvianne Portugaels et Marc De Paoli, patrons des deux hôpitaux liégeois, racontent dans notre Trends Talk leur fusion en cours dans un contexte dantesque de pénurie de personnel et de manque de moyens financiers.
Sylvianne Portugaels, directeur général de la Citadelle à Liège, et Marc De Paoli, administrateur délégué du CHU liégeois racontent dans notre Trends Talk, qui passera en boucle ce week-end sur Canal Z, le projet de rapprochement de leurs deux hôpitaux. L’ampleur s’apparente à une fusion. A la clé, la création d’un des plus grands hôpitaux du pays, avec quelque 2000 lits.
Le projet est ambitieux et l’agenda serré. “Nous avons décidé d’aller vers un groupement hospitalier, explique Sylvianne Portugaels, mais il y a quelques conditions pour pouvoir le réaliser dès le début 2023. C’est tout d’abord le retour des groupes de travail médicaux qui sont en train de se réunir et qui doivent nous remettre un rapport pour le 25 novembre 2022. Après, cela doit être validé par nos conseils médiaux respectifs et par nos conseils d’administration. Si les feux sont au vert, au 1er janvier, on créer le groupement hospitalier.”
S’agit-il de travailler ensemble à tous les niveaux ? “C’est vraiment l’ambition, dit Marc De Paoli. C’est avant tout un projet médical sur lequel les médecins doivent se mettre d’accord pour les fonctions suprarégionales. Une fois l’accord conclu, on va mettre ensemble toutes nos équipes pour mutualiser nos forces et répondre à la triple raréfaction de moyens puisque tous les hôpitaux recherchent des moyens, recherchent des infirmiers et manquent de moyens financiers.”
Ce rapprochement des deux géants liégeois est donc une nécessité pour préserver la qualité des soins, insistent-il, par-delà leurs différences et des relations historiques parfois tumultueuses. “Ce groupement sera fait au bénéfice du patient”, insiste Sylvianne Portugaels.
Le rapprochement se fait dans un contexte budgétaire compliqué, avec un sous-financement structurel et un conclave budgétaire fédéral qui n’est pas là pour renflouer les hôpitaux que du contraire.
“On sait que la situation est difficile et on connaît la rareté des moyens, souligne la directrice générale de la Citadelle. Cela a dû être très difficile pour les différents gouvernements puisqu’il fait des actions pour les ménages, pour les entreprises privées et pour les entreprises publiques comme les nôtres.” Avec des soins de santé oubliés ? “Je ne vais pas dire qu’on a été oublié, mais on se doutait qu’il restait peu de moyens. De fait, nous ne serons pas compensés de nos surcoûts énergétiques.” Marc De Paoli enchaîne en s’inquiétant pour l’accessibilité aux soins dans cette période de crise.
Impossible, évidemment, de ne pas évoquer la crise du Covid et la crainte, toujours présente, d’une nouvelle vague.
“Pour le moment, nous ne sommes pas trop préoccupés, dit Sylvianne Portugaels. Tous les jours, nous avons des cas Covid, mais ce sont beaucoup de personnes qui se sont fait tester pour autre chose, une opération par exemple. Nous avons très peu de cas qui viennent en raison du Covid. Si les projections des spécialistes restent correctes, on se dit qu’on n’aura pas de problème à gérer cette vaguelette. Maintenant, si cette vague devenait plus important, ce qui serait ennuyeux pour nous, ce serait d’avoir de nombreux cas en soins intensifs.”
Pour autant, soulignent Sylvianne Portugaels et Marc De Paoli, les hôpitaux sont désormais prêts et équipés pour faire face à une autre pandémie.
Retrouvez tous les détails dans notre Trends Talk, à ne pas manquer.
Trends Talk, votre nouveau rendez-vous hebdomadaire
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici