Chine: des inconnues demeurent pour la croissance
La reprise attendue en Chine cette année devrait contribuer au quart de la croissance mondiale, mais l’incertitude vis-à-vis du Covid-19 et du secteur immobilier pourrait freiner cet élan, a estimé le FMI.
Après trois ans de mesures draconiennes, le géant asiatique a levé en décembre l’essentiel de ses restrictions sanitaires contre l’épidémie, qui fragilisaient l’économie et provoquaient un mécontentement grandissant de la population. L’activité a dans un premier temps peiné à se relancer en raison d’une explosion du nombre de malades. Mais la baisse continue du nombre de patients favorise désormais la reprise. La levée des restrictions en Chine va donner “un coup de fouet” à l’économie mondiale, souligne vendredi le Fonds monétaire international (FMI).
L’institution a relevé lundi ses prévisions de croissance pour la deuxième économie mondiale et table cette année sur une hausse de 5,2% du produit intérieur brut (PIB) de la Chine. La consommation intérieure est appelée à jouer un rôle clé. “L’économie chinoise devrait contribuer cette année à un quart de la croissance mondiale”, indique le FMI, dans un rapport consacré à la conjoncture en Chine.
Un haut degré d’incertitude
Le Fonds met toutefois en garde contre le “haut degré d’incertitude” qui demeure sur le plan épidémique “dans un contexte d’immunité encore insuffisante de la population”. Dans ce contexte, la croissance chinoise “reste sous pression” face au risque d’émergence de nouveaux variants du Covid-19, ce qui pourrait freiner la reprise. Par ailleurs, le pays fait face à des “défis économiques significatifs”, comme la crise dans l’immobilier qui “n’est toujours pas résolue”, relève le FMI.
Ce secteur, qui pèse plus du quart du PIB de la Chine et avait joué un rôle clé dans la reprise post-pandémie en 2020, est depuis fragilisé. Nombre de promoteurs luttent pour leur survie après un durcissement par Pékin des conditions d’accès au crédit, tandis que les ventes immobilières s’affichent en repli. Le ralentissement de la demande mondiale, les incertitudes de la guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques sont les “principaux risques” pour la croissance chinoise cette année, prévient le FMI.
En 2022, la Chine a vu son PIB croître de 3%. Ce rythme, qui ferait bien des envieux dans la plupart des grandes économies, n’en reste pas moins l’un des plus faibles depuis 40 ans pour le géant asiatique.
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