Vers un durcissement du contrôle des chômeurs à Bruxelles?

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© Getty Images

Le contrôle des chômeurs bruxellois, inefficace? C’est en tous cas ce qu’estime le ministre de l’Emploi Bernard Clerfayt (DéFI), qui a présenté ses pistes pour l’améliorer. Une nouvelle qui n’est pas accueillie favorablement par tout le monde.

En théorie, à peu près 37.000 chômeurs devraient être contrôlés dans leur recherche d’emploi chaque année. En pratique, à peine 21% d’entre eux le sont effectivement. Une faille à laquelle les autorités veulent s’attaquer pour mener à bien leur mission d’activation des demandeurs d’emploi. Une réforme est en ce moment à l’étude, et le ministre de l’Emploi a déjà présenté quelques pistes de réflexion. L’objectif? Passer à 84% des contrôles.

Raccourcir la procédure

L’idée serait de se rapprocher davantage du système utilisé en Flandre et en Wallonie et donc de raccourcir la procédure actuelle, qui comprend trois étapes:

  • une première évaluation réalisée sur base du dossier;
  • une seconde évaluation réalisée par un évaluateur;
  • une troisième évaluation réalisée par un jury de trois évaluateurs.

Des formalités qui sont à la fois longues et énergivores. Le ministre propose dès lors de passer à un système de contrôle en deux étapes. La suppression du jury libérerait des moyens humains et des ressources que l’on pourrait utiliser ailleurs, notamment pour augmenter le nombre de contrôles de la disponibilité active des chômeurs bruxellois.

L’autre point important: améliorer l’information à destination des demandeurs d’emploi. Les jeunes ne savent pas toujours qu’ils doivent garder les preuves de leurs recherches d’emploi. Des documents pourtant essentiels qui permettent de prouver sa bonne foi et de valider ses évaluations. Les autorités proposent dès lors d’informer plus tôt et mieux les demandeurs d’emploi de leurs droits et de leurs devoirs. Mais aussi de standardiser et mieux contrôler la manière dont les différents évaluateurs opèrent.

Les syndicats disent « non »

Si l’objectif a été salué par les syndicats, la méthode proposée n’a pas toujours été bien accueillie, rapporte l’Echo. Surtout cette première proposition… Et pour cause: ils ont peur de voir augmenter le nombre de sanctions. Selon eux, « un tiers des décisions de sanction sont revues après le passage devant le jury de trois évaluateurs ». De quoi démontrer l’efficacité d’une telle étape…

Bernard Clerfayt se veut pourtant rassurant: la sanction n’est pas son objectif, car cela fonctionne rarement. « La volonté est de donner une chance à tous d’être bien accompagné dans sa recherche d’emploi ». Reste à voir si son ambition de voir ses propositions mises en œuvre début 2025 sera freinée par les inquiétudes des syndicats…

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