Le cirque du gouvernement bruxellois continue : après le déblocage néerlandophone, le blocage francophone

Ahmed Laaouej. Belga Image
Baptiste Lambert

Après des mois de tractation, 4 partenaires néerlandophones sont enfin parvenus à s’entendre pour former une majorité à Bruxelles, indique la formatrice Elke Van Den Brandt (Groen) par communiqué. À peine 5 minutes plus tard, David Leisterh (MR), le formateur francophone, devait annoncer, à regret, que les discussions ne pouvaient toutefois démarrer avec les francophones. Tous les regards se tournent vers le PS.

Décidément. Rien ne sera épargné à la formation d’un gouvernement bruxellois. Groen, Open Vld, Vooruit et la N-VA viennent de trouver officiellement un terrain d’entente. Ils sont enfin prêts à mener des négociations avec leurs partenaires francophones.

Sauf que cette discussion n’aura pas lieu. En tout cas pas tout de suite. David Leisterh, le formateur francophone, a annoncé dans la foulée “constater un blocage à basculer dans une phase de formation à 7 partis. Je poursuivrai, en étroite collaboration avec la formatrice néerlandophone, des consultations. J’invite tous les partenaires à faire preuve de responsabilité face à l’ampleur de la crise politique, institutionnelle et budgétaire de Bruxelles.”

Une fuite qui paralyse le PS

La principale cause de ce nouveau blocage porte deux initiales : PS. Les socialistes ont à plusieurs reprises indiqué leur difficulté à devoir gouverner avec la N-VA. Ahmed Laaouej, le chef de file du PS à Bruxelles, a même adressé un quasi-véto à la formation nationaliste.

Les choses se sont encore envenimées après la fuite d’une “super note” des partenaires flamands. Elle dressait une liste plus ou moins détaillée de souhaits et de réformes. Il était surtout question de revendications institutionnelles, avec la fusion des communes, des zones de police et des CPAS.

“Aujourd’hui, c’est un retour en arrière de 20 ans. C’est le retour du communautaire comme préalable. (…) Groen a donc décidé de servir la soupe à la N-VA“, fustigeait Ridouane Chahid (PS), député fédéral et bourgmestre sortant d’Evere, dans La Dernière Heure.

Ce jeudi, après le communiqué d’Elke Van Den Brandt, le bourgmestre de Bruxelles-Ville, Philippe Close (PS), en a rajouté une couche : “À Gand, Groen manifeste pour empêcher la N-VA de rentrer dans la majorité, mais à Bruxelles, c’est Groen qui amène la N-VA aux négociations. Comme quoi…” Dans cette super note, il est aussi question de geler la construction de logements sociaux sur la friche Josaphat, une question très sensible pour le PS, qui a fait l’objet de vives discussions avec Groen, sous le précédent gouvernement.

Quand ce mauvais jeu va-t-il se terminer ?

Cette fuite de la supernote ne sert certainement pas la cause des partenaires néerlandophones. Mais d’un autre côté, personne ne pourra se montrer surpris. La fusion des communes est une revendication de longue date des partis néerlandophones de Bruxelles.

Ensuite, il s’agit d’une note de départ. D’un point d’entrée des négociations. Par définition, tout ce qui s’y trouve ne sera pas approuvé.

Enfin, les partenaires francophones n’ont aucun droit d’interférer dans la composition des partenaires de l’autre communauté linguistique. Le poids de la crise risque donc de peser sur le PS.

Il est temps pour le PS, le MR, Les Engagés, Groen, l’Open Vld, Vooruit et la N-VA de se mettre autour d’une table et d’arrêter ce mauvais cirque. Rappelons, encore une fois, que les finances bruxelloises sont les plus détériorées du pays.

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