La formation du gouvernement bruxellois est à nouveau en état de mort cérébrale

Georges-Louis Bouchez, président du MR. © BELGA PHOTO HATIM KAGHAT
Baptiste Lambert

L’audacieuse solution de Georges-Louis Bouchez s’est vite transformée en bricolage. Après de nouvelles rencontres bilatérales, Cieltje Van Achter (N-VA) a sans doute porté un coup décisif à l’initiative.

Le coup d’envoi des négociations semblait acté, lundi, suite à la proposition de Georges-Louis Bouchez. Mais en cours de journée, le PS a refusé de se rendre en plénière pour commencer à négocier, suite à la présence d’un “sherpa” de la N-VA.

Visiblement, le PS et la N-VA n’ont pas entendu la même chose de la bouche du président du MR. Le PS avait compris que la N-VA ne figurait ni dans le gouvernement, ni à la table des négociations. La N-VA avait compris qu’elle devait soutenir le gouvernement de l’extérieur, mais pas sans garanties, et donc pas sans représentant à la table.

Qui doit nommer le secrétaire d’État “non encarté” ?

Et un autre quiproquo pesait sur la nomination du secrétaire d’État “non encarté” issue de la société civile. Cieltje Van Achter pensait que le choix revenait à son parti. Au MR, on recadre : il s’agit d’un secrétaire d’Etat sur le quota du MR, c’est donc aux libéraux de désigner cette personne “N-VA compatible”. A l’avenue de la Toison d’Or, on soupçonne la N-VA davoir musclé son jeu en cours de partie.

Hier soir, la cheffe de file des nationalistes à Bruxelles portait déjà un sérieux coup au lancement potentiel d’une négociation à Bruxelles. Ce mardi, après des rencontres bilatérales entre Georges-Louis Bouchez et les représentants de Vooruit, de l’Open Vld et de la N-VA, elle a porté un coup sans doute fatal. La formation d’un gouvernement bruxellois est au point mort.

Cieltje Van Achter (N-VA) – BELGA PHOTO MARIUS BURGELMAN

La N-VA campe sur ses positions

“Pour nous, il était clair dès le départ qu’un sherpa suivrait les négociations. Comment peut-on laisser un ministre mener une politique si l’on n’a pas suivi les négociations et si l’on n’a pas pu peser sur le contenu ?”, expliquait Cieltje Van Achter, avant la réunion, en présence de sa présidente de parti, Valérie Van Peel. Elle faisait aussi clairement comprendre que la désignation du secrétaire d’Etat revenait à son parti. “Il faut des gens capables d’exécuter l’accord. Des personnes de confiance“, ajoutait-elle.

Si le PS refuse qu’on soit à table, c’est la fin de l’histoire“, menaçait même la nationaliste. Après la réunion, si la cheffe de file a qualifié la rencontre de constructive, elle a dit ne pas avoir changé d’avis.

Et on ne voit pas très bien ce qui pourrait pousser le PS à soudainement changer d’avis sur la présence de la N-VA. C’est donc probablement reparti pour un tour à Bruxelles.

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