Bien que plus dynamique, l’emploi à Bruxelles affiche une hausse moins forte que dans les autres régions

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L’emploi salarié en Région bruxelloise a augmenté ces dernières années, mais moins fort qu’en Flandre et en Wallonie, indique le dernier Focus de l’Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse (IBSA).

Sur la période 2014-2021, par rapport à l’emploi salarié total, l’augmentation de l’emploi en Région bruxelloise (emplois nouvellement créés ou déplacés depuis une autre région) est comparable à ce que l’on observe dans le reste du pays. En revanche, la proportion d’emplois disparus ou déplacés vers d’autres Régions est relativement plus importante du côté bruxellois que dans les deux autres Régions.

   L’Institut Bruxellois s’est fondé sur une étude menée dans le cadre du projet DynaM, un partenariat entre l’Office National de la Sécurité Sociale (ONSS) et l’Onderzoeksinstituut voor Arbeid en Samenleving HIVA de la KUL,  co-financé par l”Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS, le département Werk & Sociale Economie de l’administration régionale flamande, et l’IBSA.

   La moitié des emplois salariés en Région bruxelloise sont occupés par des navetteurs. Sur la période 2014-2021, le focus n°57 de l’IBSA relève, sur foi de l’étude, que par rapport à l’emploi salarié total, l’augmentation de l’emploi en Région bruxelloise (emplois nouvellement créés ou déplacés depuis une autre Région) est comparable à ce que l’on observe dans le reste du pays. En revanche, la proportion d’emplois salariés disparus ou déplacés vers d’autres Régions est relativement plus importante du côté bruxellois que dans les deux autres Régions.

   Ce constat est plus contrasté lorsque on procède à une analyse par secteur.

Selon les secteurs

Pour la construction, le commerce ou les services administratifs et de soutien (qui comprennent les emplois titres-services et l’emploi intérimaire), tous caractérisés, en Belgique, par de nombreuses augmentations et diminutions d’emplois, comme l’horeca, les diminutions d’emplois sont plus élevées en Région bruxelloise que dans le reste de la Belgique. C’est le cas, chaque année, depuis au moins 2014.

   Cela explique en partie l’augmentation moins forte de l’emploi salarié en Région bruxelloise. Le secteur des services administratifs et de soutien reste un secteur porteur en termes d’emplois grâce à des augmentations d’emplois encore plus importantes, au moins jusqu’à l’apparition de la pandémie de Covid-19. Par ailleurs, le secteur bruxellois de la construction a connu une baisse de l’emploi salarié ces dernières années, mais une forte augmentation de l’emploi indépendant, ce qui a permis de maintenir l’emploi total dans le secteur à un niveau presque constant.

   D’autres secteurs, comme les secteurs du non-marchand (l’administration publique, l’enseignement, le secteur de la santé et de l’action sociale) sont beaucoup moins animés et caractérisés par une grande stabilité de l’emploi. Ce sont les trois secteurs les plus importants en termes d’emplois salariés en Région bruxelloise, qui sont également plus présents qu’en Flandre ou en Wallonie. Cette présence importante associée à une moins grande sensibilité à la conjoncture explique en partie la croissance moins forte de l’emploi total en Région bruxelloise.

Période post-covid

   Le Focus de l’IBSA livre également quelques indications sur la prise du travail après la crête de la crise de Covid-19.

   Entre le 30 juin 2020 et le 30 juin 2021, il y a eu, au total, 11.144 nouveaux postes de travail en Région de Bruxelles-Capitale, indiquant une reprise du marché du travail. Cette croissance des emplois résulte d’une augmentation de 40.989 postes de travail nouvellement créés en Région de Bruxelles-Capitale, ou déplacés au sein d’une entreprise de l’extérieur de la Région bruxelloise vers celle-ci et d’une diminution de 29.845 postes de travail, disparus ou déplacés au sein de l’entreprise en dehors des frontières de la Région bruxelloise.

   En outre, une multitude de mouvements de travailleurs salariés se cachent derrière ces mouvements de postes de travail pour la période 2020-2021 (au 30 juin). Les mouvements des travailleurs salariés (engagements, départs et glissements internes) sont largement supérieurs aux variations des postes de travail. Les travailleurs démarrent ou quittent des emplois au sein de postes de travail créés, supprimés ou déplacés depuis/vers une autre Région, mais également au sein des postes de travail existants.

   Ainsi, 103.617 travailleurs ont commencé à travailler au sein d’une entreprise de la Région bruxelloise; 4. 910 travailleurs sont venus travailler en Région bruxelloise après avoir travaillé dans la même entreprise dans une autre Région; 90.424 travailleurs ont cessé de travailler dans une entreprise de la Région bruxelloise; 6.959 travailleurs sont allés travailler au sein de la même entreprise en dehors des frontières de la Région bruxelloise.

   La part des travailleurs qui effectuent un glissement interne à une entreprise depuis ou vers la région est relativement plus élevée en Région bruxelloise que dans les autres Régions. Cela s’explique, selon l’IBSA, par le territoire plus restreint de la Région bruxelloise, par son caractère urbain et par la plus grande présence de sièges sociaux. Ces mouvements des travailleurs internes à l’entreprise sont relativement faibles par rapport au nombre total de mouvements.

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