Bruxelles veut séduire la classe moyenne

L’accord de gouvernement conclu cette semaine à Bruxelles prévoit une réforme fiscale, qui devrait entrer en vigueur en 2017. Elle entraînera la suppression de la taxe d’agglomération (un additionnel de 1 % à l’impôt des personnes physiques) et de la taxe forfaitaire (89 euros/ménage), soit un allègement de 65 millions d’euros.
Pour financer la mesure, le gouvernement augmentera les recettes de précompte immobilier, en jouant sur un recalcul de la base taxable et le taux du précompte immobilier. Les modalités précises seront fixées l’an prochain, sur la base d’études plus fines au sein de l’administration. Ce shift fiscal favorisera les locataires ainsi que les contribuables dont l’habitation familiale est le seul bien immobilier. En revanche, les propriétaires qui ne sont pas domiciliés dans la capitale ou qui possèdent plusieurs biens verront leurs impôts augmenter.
L’idée du gouvernement bruxellois est de stabiliser ses recettes (le précompte immobilier est peu volatil) et, surtout, d’enrayer l’exode de la classe moyenne. Bruxelles doit impérativement attirer des contribuables aisés, sous peine d’être laminée par la nouvelle autonomie fiscale. Le rendement de l’IPP/habitant à Bruxelles est en effet inférieur de 18 % à la moyenne nationale. Il y a 20 ans, il était 6 % au-dessus de la moyenne. Il faut donc sérieusement inverser la tendance. Dans cette optique, le gouvernement envisage aussi de faciliter l’accès à la propriété pour les jeunes couples, via une baisse ou un étalement des droits d’enregistrement, des abattements fiscaux ou des prêts à taux préférentiels.
La majorité régionale (PS, FDF, cdH, Open Vld, sp.a et CD&V) réorientera également les aides à l’emploi pour offrir stages et formations à tous les jeunes qui sortent de l’école, et même un contrat de travail d’un an pour ceux qui n’auront pas trouvé d’emploi après 18 mois. Une rationalisation est par ailleurs envisagée dans les secteurs de l’aménagement du territoire, du développement économique, du tourisme et de l’eau, où l’on passera de 40 à six organismes publics.
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