Bruno Colmant: “Je serais un mauvais ministre, je suis plus un écrivain qu’un acteur”

Trends Talk avec Bruno Colmant 29/10/22
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’économiste explique dans notre Trends Talk son “revirement” de l’ultra-libéralisme à la conviction que le capitalisme détruit la planète. Il évoque son amour de l’écriture, lui qui est devenu chroniqueur pour Trends Tendances.

Bruno Colmant, professeur à l’-UCLouvain et à l’ULB, est un des économistes les plus médiatisés de Belgique francophone. Dernièrement, il a surpris tout le monde en abandonnant le chemin d’un libéralisme acéré, lui qui a pourtant été en son temps chef de cabinet de Didier Reynders (MR) ou président de la bourse de Bruxelles, pour épouser la cause environnementale.

Il s’en explique dans notre Trends Talk, qui passera ce week-end en boucle sur Canal Z.

“Oui, c’est un revirement”

Dans une série d’interviews à des médias, à commencer par Trends Tendances, et de textes, Bruno Colmant n’hésitait pas à qualifier l’économie néolibérale d’une économie de mort tant elle est désastreuse pour la planète.

“C’est un revirement, reconnaît-il. Je parle bien de l’économie néolibérale anglo-saxonne, pas de l’économie libérale telle qu’on peut la concevoir chez nous. J’ai été fort influencé pendant mes études par ce contexte néolibéral dans lequel on était plongé, j’avais une grand-mère américaine, j’ai étudié aux Etats-Unis, j’ai travaillé au comité de direction de la Bourse de New York, donc cela m’a fortement influencé. A un moment, je me suis posé la question de savoir s’il n’y avait pas une opposition frontale entre ce néolibéralisme, qui n’est qu’une aspiration du futur pour la jouissance immédiate, et la réalité de nos Etats sociaux, qui est le modèle européen,et surtout le problème environnemental et climatique.”

Il poursuit : “J’ai passé mes trois mois d’été à écrire un livre, qui va bientôt être publié, qui replace le problème climatique comme point de départ de l’économie. Et là j’arrive à un constat très différent de celui qui m’avait animé pendant longtemps, à savoir que si on aspire les ressources de la nature dans le rythme auquel on le fait, il n’y aura plus d’économie parce qu’il n’y aura plus de climat.”

“Plus un écrivain…”

Certains y ont vu un repositionnement stratégique, en vue d’aspirer à un poste ministériel en 2024. Est-il candidat ? “Je crois que je ne serais pas un bon ministre. Si un jour je peux avoir une utilité dans ce pays, différente, ce sera certainement dans la réflexion, dans l’accompagnement de la réflexion. Pour être un homme politique, il faut une prédisposition à l’action extrêmement importante que naturellement, je ne possède pas. Par contre, je crois avoir cette capacité de pouvoir prendre un problème et le théoriser, le fluidifier, le rendre compréhensible avec des angles différents, raison pour laquelle je suis plus un écrivain qu’un acteur.”

Bruno Colmant évoque encore la crise de l’inflation qu’il avait prédite, mais aussi son amour de l’écriture et de sa passion pour François Mauriac. Il est désormais chroniqueur pour Trends Tendances : ses textes sont publiés tous les lundis sur notre site.

Retrouvez l’intégralité de cet entretien passionnant tout le week-end sur Canal Z.

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