BNP Paribas voit l’économie belge ralentir

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Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Les experts de la première banque du pays estiment que notre économie est entrée en mode ralentissement.

BNP Paribas Fortis a présenté ce mercredi ses dernières prévisions de croissance pour le second semestre de l’année. Pour la Belgique, les économistes de la première banque du pays s’attendent à une croissance globale de 1 % en  2023 et 0,8 % en 2024. Notre économie n’échappera donc pas au fait que “la croissance européenne devrait ralentir au cours des prochains mois”, indique le chief economist de BNP Paribas Fortis, Koen De Leus.

“Slowablisation”

Ce ralentissement s’explique bien évidemment par les incertitudes géopolitiques et l’entrée de l’économie mondiale dans une être de démondialisation. Outre le conflit en Ukraine, les relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine sont tendues. De même que la guerre technologique qui les oppose est en train de se propager. Un environnement perturbé que Koen De Leus qualifie de “slowbalisation” ou de déglobalisation, c’est-à-dire marqué par une mondialisation entre pays amis sur fond de commerce international fragmenté. Avec comme conséquence que “toutes les entreprises ont des soucis avec leur chaîne d’approvisionnement”, indique Koen De Leus.

Crise des banques américaines

Mais c’est surtout la situation du secteur bancaire américain qui inquiète les experts de BNP Paribas Fortis. Certes, les problèmes ne sont pas comparables à la faillite de Lehman Brothers en 2008. Cela étant, “il y a 4.000 banques aux Etats-Unis et il n’est pas impossible que l’une d’entre elles se retrouve encore en difficulté”, dit Koen De Leus avant d’ajouter que “le niveau des taux d’intérêt commence aussi à faire mal à l’économie américaine”. Ainsi, les Etats-Unis devraient entrer en récession durant la deuxième partie de l’année, juge-t-il. Or, “quand les Etats-Unis toussent, l’Europe éternue”, rappelle l’économiste.

Jusque mi-2024

Si la hausse des taux d’intérêt dont parle Koen De Leus a provoqué moins de dégâts dans les rangs des banques européennes, “celles-ci se montrent néanmoins plus prudentes en matière d’octroi de nouveaux crédits”, observe-t-il. Voilà aussi pourquoi la croissance européenne devrait ralentir au cours des prochains trimestres et passer de 0,6 % à 0,5 % en zone euro, tandis que celle de l’économie américaine devrait carrément s’enfoncer en territoire négatif en 2024 (à – 0, 1 %). Un ralentissement qui pèsera donc sur l’économie belge en 2023 mais aussi au-delà, et certainement “durant le premier semestre 2024”, précise Koen De Leus.

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